Archives mensuelles : mars 2021

[Interview] Saouirdine, le parcours d’un ancien volontaire

Saouirdine était engagé en service civique promotion 2018-2019, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de l’Accorderie. Découvrez son parcours depuis la fin de sa mission, et en quoi son service civique lui a été bénéfique.

Peux-tu nous expliquer ton parcours qui t’a mené jusqu’à effectuer un service civique à la Ligue de la Loire ?

J’ai eu mon bac sur l’île de Mayotte, en 2015. J’ai fait un bac STMG spécialité ressource humaine. A l’issue du Bac, je suis partie faire un an de droit à l’île de la Réunion. Mais ça ne m’a plus, donc je me suis réorienté. De base, je voulais faire un BTS SP3S, mais je n’ai pas eu de place. On m’a accepté en deuxième choix dans un BTS assistant manager, dans le sud de la France. J’ai fait une année là-bas et j’ai fini ma deuxième année à Saint-Etienne en 2018. Après le BTS, je voulais poursuivre sur une licence ressources humaines, mais pas de retour positif sur mes vœux. J’avais cette envie de poursuivre dans ce qui est social. Je voulais m’inscrire dans une licence pro économie sociale et solidaire, mais pas de réponse. Le motif est que je n’avais pas d’expérience professionnelle en lien avec la licence. J’ai un ami qui m’a parlé du service civique. J’ai fini par arriver à la ligue, où Thaïs nous a présenté le service civique. Ma mission proposait d’intégrer deux associations, l’Accorderie de Saint-Etienne, et le Réfectoire. J’ai passé l’entretien, et on s’est bien entendu. Alors, j’ai commencé le 15 novembre 2018 pour huit mois de mission. J’avais 22 ans.

 

Quelles étaient tes missions ?

A l’accorderie, je participais aux permanences, j’accompagnais les gens à devenir adhérent, je participais aussi à la promotion de l’association en allant à la rencontre d’autres associations. Et au Réfectoire je participais à animer la vie du Réfectoire, avec les cuisines partagées, discuter avec les gens, échanger, mettre à l’aise et essayer de créer du lien.

 

Es-tu encore en lien avec les associations ?

Je suis resté administrateur à l’Accorderie. Quand c’est possible je participe au CA. Mais avec le Master que je fais actuellement, c’est compliqué. J’essaie de me tenir informé. Il y a une ou deux semaines, je suis retourné à l’Accorderie. Et ça fait du bien de revoir des personnes, de reprendre des conversations…

 

Est-ce que le service civique a été une expérience bénéfique pour toi ?

Carrément. C’est le service civique qui m’a permis d’avoir la licence Pro, parce que c’est lui qui m’a donné l’expérience nécessaire pour intégrer la licence, et pouvoir justifier de mes compétences. Le service civique a tout changé. Cela m’a permis de prendre plus confiance en moi, de travailler en équipe, de mieux m’exprimer. 

Cela m’a aussi permis de définir mon projet professionnel, pouvoir travailler avec la population. C’était un grand brassage de compétences avec les associations, et ça m’a donné l’expérience et la confiance pour plus tard. Je suis très à l’aise, je ne suis plus un novice grâce à ce service civique.

D’ailleurs, pendant mon stage, on me disait souvent : “tu t’intègres vite, tu sais bien communiquer avec les gens.” Et ça, c’est des compétences que j’ai développé grâce au service civique. Je n’ai plus peur de mal prononcer un mot, de mal dire une phrase. Par exemple, là on ne se connait pas, et pourtant je te dis pleins de choses.

Et ça m’a appris à être à l’écoute, et dans le social, c’est primordial. Parce que c’est grâce à l’écoute qu’on va en premier lieu pouvoir aider la personne, comprendre, décortiquer sa situation.

 

Que fais-tu depuis ton service civique ?

Après mon service civique, qui a fini en juin 2019, j’ai postulé à la licence Pro de Saint-Etienne, en coordinateur de projet et développement territorial. A partir de là, je voulais aller un peu plus loin, donc je me suis orienté sur plusieurs masters, dont un à Lyon qui était très demandé. Un master parcours politique sociale et intervention territoriale, où je suis cette année ducoup. Et ça se passe bien, malgré le covid actuellement. J’ai pu valider mon premier semestre. Et là, je viens à peine de finir un stage de six semaines que j’ai fait à la Sauvegarde 42. Je devais aider à l’élaboration d’un nouveau dispositif : Les Invisibles. Plusieurs associations se sont regroupées pour faire ce projet : ils vont à la rencontre des jeunes qui ne sont plus dans les droits chemins, qui sont descolarisés, n’ont pas d’emploi et un peu perdu, marginalisé, en décrochage commun. Mon stage était de mener une étude pour essayer de comprendre leur pratique professionnelle.

 

Quel est ton projet pour la suite ?

Mon projet, c’est de pouvoir faire le plein de plus de connaissance possible, prendre tout ça, le mettre dans ma valise et repartir sur mon île Mayotte. Mon envie est de travailler sur l’insertion professionnelle des jeunes de Mayotte. Il y a un grand besoin dans les îles, et on n’a pas assez de structures, et le peu qui existent sont totalement blindé. En métropole on a plein de possibilités, alors que sur ma petite île c’est compliqué, il n’y a pas beaucoup d’entreprises, pas beaucoup de choses. Par exemple, peu importe où on est en France, on a toujours la possibilité de prendre le train pour assister à une conférence à Clermont, alors que de Mayotte, il y a plus de 10 000 kilomètres. Donc, mon objectif est de participer à la création et étendre les structures d’insertions professionnelles.

 

Que dirais-tu à nos (futurs) volontaires ? Un conseil ?

Si vous avez eu envie de faire un service civique, il faut foncer et apprendre. Au début, on se dit juste : oui ça va me permettre d’avoir un peu d’argent. Mais avec le temps, ils vont découvrir des choses qui vont leur plaire. Et ils vont se découvrir eux-mêmes parfois, développer des compétences… Ils peuvent même arriver à un point et se dire : ah mais en fait, j’ai envie de faire ça ! Parce que le service civique c’est aussi un moment de réflexion. On a un temps pour nos projets, et discuter souvent avec nos tuteurs et autres, ça permet de voir un peu plus clair, de partager leur expérience. Mais il ne faut pas faire un service civique pour faire un service civique, il faut en profiter pour apprendre. A la fin on n’est jamais perdant, je parle de mon expérience. Même si pendant notre mission on n’a pas toujours l’impression d’apprendre des choses, c’est avec le recul qu’on se rend compte que : “tiens, ça je l’ai appris au cours de mon service civique.” Il y a beaucoup de choses qui émergent au cours de la mission, donc il y aura forcément un déclic.

Et si on n’a pas de projet, n’hésitez pas à demander conseil à votre tutrice, et à parler de votre projet, pour le tester, l’enrichir. Et aussi, être volontaire, ça permet de se construire un réseau ! Et le réseau, ça aide niveau professionnel et personnel, on se sent soutenu, appartenir à la société.

[Portrait] Benjamin, aider à la création d’une ludothèque

Benjamin, 18 ans, est engagé en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition du centre Roannais de vacances. La mission de Benjamin ? Aider à la création d’une ludothèque.

Après l’obtention de son Bac scientifique, Benjamin tente une formation d’éducateur spécialisé. Malheureusement, sa candidature n’est pas retenue : “J’aurais pu choisir une licence par défaut au lieu de faire mon service civique, mais dans le contexte actuel, je n’avais pas trop envie. Et j’avais un ami qui sortait de son service civique et il m’en a parlé. Il m’a dit que ça pouvait être un gros plus pour son CV plus tard et que c’était très diversifié. Donc, j’ai trouvé celui là qui m’a plu, il n’était pas très loin de chez moi, et en plus on est indemnisé donc ça permet de ne pas faire une année sans rien et de rendre service à une association.”

Benjamin effectue sa mission au centre Roannais de vacances, afin de les aider à créer une ludothèque : “C’est un projet qui m’a plu parce que j’aime le contact avec les autres, même si en période de covid c’est un petit peu compliqué.”

Depuis le 15 octobre, le volontaire voit évoluer sous ses yeux le projet : “Quand je suis arrivée, il y avait juste les murs. Donc il a fallu, grâce à des subventions, commander du matériel, comme des étagères, des tables, des jeux… On a ouvert au 1er janvier, pour l’instant à un public professionnel. Ce qui nous prend surtout du temps, ce sont les jeux de société parce qu’il faut les couvrir, les rentrer dans le logiciel, apprendre les règles aussi pour pouvoir les présenter ensuite. Donc chaque jeu prend environ une heure et demie.”

 

J’aime bien la vie associative, travailler avec l’autre. J’étais habitué à l’école, à travailler seul dans mon coin. Or là, sortir du monde scolaire, ça m’a permis de voir qu’en s’aidant on peut faire de belles choses. Ce service civique a confirmé mon choix de travailler dans le social, en contact avec les autres et pas tout seul dans un bureau.

 

Benjamin regrette que certains côtés de sa mission soient encore entre parenthèses pour l’instant à cause de la crise sanitaire. Cependant, il s’épanouit au sein de l’association qu’il a choisi : “L’aspect que j’aime le plus dans mon service civique c’est qu’il est très très diversifié. Une fois par semaine, il y a le centre de loisir qui vient, donc je peux voir l’accueil, les présentations, la gestion, et surtout tout le côté préparation en amont. On fait toujours des choses différentes. Après j’aurais aimé plus de contact, c’est-à-dire que normalement on devait être ouvert aux particuliers, et aller faire des animations dans les écoles, dans les ehpad, mais là c’est un peu compliqué.”

Pour réfléchir à l’après service civique, Benjamin s’est déjà réinscrit sur Parcours Sup pour retenter une formation d’éducateur spécialisé, ou d’assistant de service social.

 

Si je devais donner un conseil à un futur volontaire, je lui dirais que faire un service civique c’est un très bon choix, mais qu’il doit très bien le choisir, parce qu’on ne peut le faire qu’une fois.

[Portrait] Hugo, dessinateur, chef scout et youtubeur

Hugo, 18 ans, est engagé en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de la Vigilante le coteau. Effectuant actuellement sa mission à distance à cause des mesures sanitaires, Hugo crée des vidéos youtube et des illustrations pour le club.

 

 

Après son Bac ST2S, Hugo commence une licence art du spectacle à la Fac de Clermont-Ferrand : “Je suis allé à la Fac et ça ne m’a pas plu. J’aime bien l’art, j’aime bien dessiner. Mais je ne sais pas, je ne me sentais pas bien. Et une de mes amies faisait un service civique, donc je me suis dit que je n’allais pas rester sans rien faire, et je me suis mis à chercher aussi. J’ai trouvé mon service civique sur le site du service civique.” 

Depuis le 1er décembre, Hugo effectue un service civique le temps de savoir où il veut aller ensuite : “Mon service civique c’est dans un club de gymnastique à côté de chez moi, la Vigilante du Coteau. Ma mission de base, c’était que des enfants aptes puissent faire de la gym en même temps que des enfants en situation de handicap. A cause du covid, l’Adapei n’a pas pu travailler avec nous, donc ma mission a un peu changé. Aujourd’hui, c’est plus aider à gérer les réseaux du club, accompagner les entraîneurs, et même faire des vidéos YouTube ou des illustrations pour le club.”

 

Illustration faite par Hugo pour le club.

 

Une mission qui a évolué à cause de la crise sanitaire et la fermeture des clubs, mais qui permet à Hugo de découvrir de nouvelles choses : “Ce que j’aimais le plus avant que les clubs ne ferment, c’était de participer aux entraînements. Il y avait un réel lien social avec les enfants. Moi, je suis chef scout en parallèle. Alors, aider les enfants, j’adore ça, c’est une de mes plus grandes passions. Et là, avec le distanciel, je fais plus des vidéos youtube et des illustrations en dessin numérique pour le club. Ce n’est pas que ça me déplait de faire des vidéos youtube, ça élargit mes compétences, mais c’est vrai que si je devais choisir, je préférerais mille fois être en présentiel.”

 

Illustration réalisée par Hugo pour le Club

Pour autant, Hugo n’a pas choisi sa mission au hasard. Le volontaire, également chef scout, compte bien sur ce service civique pour voir si cette passion pouvait devenir un métier. Pari réussi pour Hugo, puisqu’il a maintenant une idée plus précise de son avenir : “Je ne savais pas quoi faire dans le futur. Être chef scout ça me plait énormément, et je voulais voir si je pouvais en faire un métier. Et ce service civique proposait d’être en contact avec des enfants, et je me suis dit qu’être en relation avec ces enfants, ça m’aiderait à savoir ce que je voulais faire plus tard. Et ça m’a éclairé, j’aimerais bien faire éducateur spécialisé, ou moniteur en centre social, ou accompagnant dans les écoles, le temps de midi ou autre.”

Mon conseil pour un volontaire, ça serait de ne pas hésiter, c’est que de six à huit mois, et ça te laisse beaucoup de temps à côté pour savoir ce que tu veux faire plus tard. Et je pense vraiment que pour un jeune qui ne sait pas trop quoi faire ou qui veut faire une pause dans ses études, ça peut être une très bonne opportunité de se lancer et de se découvrir.

Vous trouverez ici une petite vidéo Youtube réalisée par Hugo :

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[Portrait] Eva, faire son service civique dans un domaine qui la passionne

Eva, 17 ans, est engagée en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de l’olympique Riorges gymnastique. Gymnaste depuis l’enfance, Eva cherchait à gagner de l’expérience avec les enfants afin de partir à l’étranger en tant que fille au pair.

Eva est en terminale général, en parallèle de ces cours, elle effectue un service civique au sein de l’olympique Riorges gymnastique depuis octobre : “Au début c’était compliqué de gérer l’emploi du temps du lycée et le planning du service civique, il fallait que je m’organise et de base je ne suis pas quelqu’un de très organisé. Là ça m’a permis d’avoir le sens de l’organisation et d’apprendre à me connaître parce que je ne me pensais pas aussi patiente que ça.” 

A seulement 17 ans, Eva a déjà plein de projets. Même si elle hésite encore entre une licence science de l’éducation ou une fac de langue après le Bac, elle est sûre d’une chose : elle veut partir à l’étranger. “De base je voulais partir à l’étranger en tant que fille au pair, mais il me fallait de l’expérience avec les enfants, c’est pour ça que j’ai commencé mon service civique. Maintenant, je pense plus partir à l’étranger dans le cadre de mes études.” Elle parle donc à son club de son projet, et c’est ensemble avec la ligue de l’enseignement 42 qu’il crée cette mission faite sur mesure, presque, pour Eva. La lycéenne nous explique : “Ma mission c’est d’accompagner les enfants, aider les entraîneurs, je crée des activités, je les accueille surtout en temps de covid, les parents ne peuvent plus rentrer. Pour ma mission, il faut de la patience, être mature, avoir confiance en soi pour pouvoir parler devant 15 enfants, et être organisé. Je suis plus sociable depuis que j’ai commencé ma mission, je suis sortie de ma coquille.”

Les mini-gymnastes de l’Olympique Riorges Gymnastique en atelier

C’est quand même mieux de faire un service civique dans un milieu qu’on aime bien, et sachant que la gym c’est ma passion, c’est toute ma vie, faire apprendre ce que j’aime aux autres, je ne peux pas rêver mieux.

Une mission dans laquelle elle s’épanouit puisque pour Eva, la gym est une passion depuis toute petite. A trois ans, elle commence la discipline. A l’âge de six ans, elle concourt dans ses premières compétitions, et à dix ans elle rentre dans la catégorie haut niveau : “J’ai découvert le service civique par mon frère. Il était en première année d’étude et il l’a fait dans son club de handball. J’ai de la chance de faire un service civique dans un domaine qui me passionne. Ce que j’aime le plus c’est être avec les enfants et discuter avec eux, les encourager, et aussi leur faire prendre confiance en eux et les voir évoluer, ça me plait bien. La difficulté, c’est de créer des activités qui ne sont pas toujours les mêmes. ”

Plus tard, Eva aimerait devenir professeur des écoles, ou professeur d’anglais. Avant de conclure l’interview, elle nous confie : “Sinon, rien à voir, mais j’aimerais bien aussi être doubleuse. C’est aussi pour cela que j’envisage une fac de langue.”

Si quelqu’un hésite à faire un service civique ? Je lui dirais de tout de suite foncé mais faire attention de trouver une mission qui lui plait. Il n’y a que du positif.

[Portrait] Manon, trouver la voie qui nous plaît grâce au service civique

Manon, 18 ans, est engagée en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de la mairie de Saint-Etienne, pour une mission dans l’école publique de Montchovet. Après un Bac accueil relation client et usager, la jeune femme se rend compte que la voie qu’elle a emprunté ne lui plait pas du tout. Ce service civique lui permet de trouver la branche dans laquelle elle veut travailler plus tard : les enfants. 

“J’ai fait un bac accueil relation client et usager, je l’ai eu mais ça ne me plaisait pas du tout. J’ai voulu arrêter mes études, mais en même temps je ne voulais pas ne rien faire, et j’ai vu que le service civique proposait pas mal de choses. J’ai choisi dans une école parce que c’est là que ça me plaisait le plus.” Manon a 18 ans. Au lieu de choisir une voie par défaut à la fac, elle privilégie l’option service civique afin de trouver le métier qui l’intéresserait. C’est justement au lycée qu’on lui parle du service civique pour confirmer un projet professionnel ou pour prendre une pause afin de réfléchir à l’avenir : “Je voulais découvrir des choses qui pourraient me faire envie pour après. Et comme il y avait pleins de choix, j’ai vraiment pu avoir celui qui me plaisait le plus.”

 

“Ce qui me fait le plus, c’est être avec les enfants. Je me sens vraiment utile. J’ai l’impression de servir à quelque chose, leur apporter quelque chose, des connaissances, ça me plait bien.”

 

Manon est volontaire au sein de l’école de Montchovet, elle accompagne les classes de moyenne et de grande section : “Je viens en aide aux maîtresses. Donc, je prends un petit groupe, et en fonction de ce que la maîtresse me dit, je fais tel ou tel exercice ou atelier avec eux. C’est surtout sur le langage et l’écriture. Les ateliers changent tous les jours. Ce matin par exemple, on a travaillé sur les lettres. Il fallait qu’ils écrivent les lettres, moi je suis à côté, et j’aide ceux qui ont des difficultés.”

Depuis qu’elle est en service civique, Manon s’épanouit. Elle se sent utile et a pris de l’assurance : “Je suis plus sûre de moi, plus sûre de ce que je fais. C’est que du positif.” La jeune femme qui début novembre était totalement perdue est maintenant sûre d’une chose : “ça m’a vraiment ouvert des portes, je sais au moins dans quel domaine je veux travailler plus tard. L’année prochaine, je veux reprendre mes études pour faire quelque chose avec les enfants. Je ne sais pas vraiment le métier précis que je veux faire, mais avec les enfants, c’est sûr.”

 

“Le service civique ? Franchement, il ne faut pas qu’il hésite. Au début, je me suis dit : ça ne va pas plaire ce que je fais, je ne sais pas dans quoi je me lance. Et au final, je n’aurais jamais pensé être aussi bien dans ce que je fais. Même mes proches voient que je suis vraiment bien dans ce que je fais. Je n’ai plus la même attitude que j’avais quand je faisais mes études. Là je me plais vraiment, et j’ai envie d’y aller tous les matins.”

[Portrait] Lucie, création d’une malle “handicap” au centre social Le Coteau

Lucie, 18 ans, est engagée en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition du centre social Le Coteau. Pour elle, c’est l’occasion de gagner en pratique auprès d’un tout nouveau public porteur de handicaps.

A seulement 18 ans, Lucie est diplômée d’un Bac pro ASSP, d’un BEP sanitaire et social et d’un CAP petites enfances : “Mon projet était de faire une école d’auxiliaire de puéricultrice, mais ça n’a rien donné, j’étais sur liste d’attente. Avec mon bac, j’ai pu être en contact avec les personnes âgées et les enfants, mais je n’ai pas pu côtoyer des personnes en situations de handicap, et ça m’intéresse carrément, et les stages ne prenaient que les personnes majeures. De base, je ne connaissais pas du tout le service civique. Et c’est sur facebook que j’ai vu l’annonce, la recherche  d’un/une volontaire pour neuf mois de mission, et comme je n’avais pas d’expérience avec le le milieu du handicap, je me suis lancée. Et là, avec le service civique, j’ai enfin l’occasion de découvrir ce public.”

Ne manquant pas une occasion de développer ses compétences, la jeune femme a aussi passé la partie théorique de son BAFA avec la Ligue de l’enseignement de la Loire, et passe bientôt la partie pratique. 

C’est au centre social Le Coteau que Lucie effectue sa mission depuis le 1er Novembre 2020, elle explique : “Ma mission c’est deux phases : la première phase, je suis avec les enfants en périscolaire le soir, et le mercredi toute la journée. Au périscolaire, je ne suis pas avec des enfants en situation de handicap, on fait juste de l’aide aux devoirs. Et le mercredi c’est activités toute la journée, donc j’accompagne une animatrice. Et moi, je suis le plus souvent avec Tom, l’enfant en situation de handicap que j’aide, il est autiste et il a la trisomie 21. Je dois l’intégrer dans les activités. Moi en gros, je dois trouver un truc qui lui égaie sa journée. Et la deuxième partie, c’est dans le bureau le jeudi après-midi, on fait du rangement, on crée des activités. La dernière activité que j’ai faite, c’est un lexico.”  

 

Ce que j’aime le plus c’est être avec les enfants, pouvoir être créative, proposer pleins d’activités pour eux et les voir super heureux, j’adore. Il faut être patiente, avoir de l’imagination, pour créer des activités, être investi et intéressé. Parce que les enfants vont prendre ce que tu leur donne, si tu n’es pas investi ni intéressé, les enfants ne le seront pas non plus.

 

C’est avec beaucoup d’entrain que Lucie nous raconte sa création de la malle “handicap” : “Au centre, on a plein de malles, où dedans on range des éléments d’un même thème, comme une malle “émotions”, une malle “informatique”. Et moi j’ai créé la malle “handicap”. Dedans, il y a des revues sur le handicap, il y a des livres sur les handicaps pour les enfants pour les sensibiliser, il y a des jeux pour sensibiliser aux handicaps et des jeux avec lesquels peuvent jouer les personnes en situation de handicap.”

Après sa mission, Lucie veut retenter les écoles d’auxiliaire de puéricultrice : “je veux juste tenter l’école parce que la formation auxiliaire m’intéresse beaucoup, mais sinon je ne suis pas très école, donc j’irais directement travailler.”

 

Le service civique ? Il.Elle n’a rien à perdre en étant en service civique, il y en a dans tous les domaines, il.elle est rémunéré.e et il.elle gagne en compétence.

[Portrait] Sophie, “le service civique c’est une pause pour réfléchir à après”

Sophie, 19 ans, est engagée en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de la Mairie de Lay. Ce service civique lui permet de faire une pause dans ses études après cette année scolaire compliquée par la crise sanitaire.

Après un bac STMG, Sophie, 19 ans, décide de commencer une première année de DUT Information-communication à Dijon. N’arrivant pas à s’adapter aux cours en distanciel et à l’éloignement de sa famille, Sophie décide de rentrer chez elle. Mais, pour ne pas perdre une année, la jeune femme se penche sur l’idée de faire un service civique : “depuis le 1er février je suis en service civique à la mairie et à l’école primaire de Lay. C’est une toute petite commune et une petite école où tout  le monde se connaît. C’est très accueillant.”

Nouveau départ pour Sophie, originaire de Boën, qui a la chance d’avoir de la famille sur Riorges, non loin de Lay. Plus épanouie dans sa mission, elle nous explique : “J’aide les maîtresses. Je tourne souvent dans les classes, je vois tous les niveaux. Le soir, j’aide les grands à l’étude, et le midi j’accompagne aussi à la cantine. Il m’arrive aussi d’aider à la mairie. En ce moment, je les aide à faire leur page facebook et à l’alimenter.”

 

“Ce qui m’a motivé à faire un service civique c’est le fait d’être utile. J’aurais pu trouver un travail alimentaire le temps de gagner des sous et de savoir ce que je veux faire comme étude, mais je ne me serais pas sentie utile. Là, je me sens utile.”

 

Sophie n’hésite pas une seconde lorsqu’on lui demande ce qui lui plaît le plus dans sa mission : “être avec les enfants. J’aime bien l’aide aux devoirs, les aider avec leurs leçons, expliquer quand ils ne comprennent pas. Le temps de midi, j’aime un peu moins, ils sont tout excités, c’est très bruyant, ce sont des enfants. Alors, il faut être plus autoritaire que lorsqu’ils sont en classe bien plus concentré. Et c’est le côté que j’aime le moins de devoir être autant autoritaire. Pour ma mission, il faut de la patience, et un mélange d’autorité et de douceur.”

En service civique depuis un mois, Sophie n’a pas encore trop réfléchi à ce qu’elle veut faire ensuite : “je me suis ré-inscrite sur parcours sup, pour voir si je veux me relancer sur les études. Soit peut-être de refaire du volontariat, mais un service volontaire européen, pouvoir découvrir d’autres pays.”

 

Le service civique ? Franchement, ne pas hésiter. Parce que pour l’instant, je ne vois que des aspects positifs. Je me sens vachement utile, c’est une expérience à vivre une fois dans sa vie, même si ce n’est “que” du volontariat.

[Portrait] Romane, sa mission en trois mots : “Magique, sens du relationnel, et diversifié”

Romane, 21 ans, est engagée en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de l’association Fleuve Loire Fertile. Une association qu’elle ne connaissait pas avant, mais dont elle songe devenir adhérente après son service civique.

A 21 ans, Romane est diplômée d’un Bac pro en gestion et administration ainsi qu’un BTS assistante de gestion PME/PMI. Au début de l’année scolaire 2019-2020 elle entreprend une licence en hygiène, santé, sécurité et environnement. Licence qu’elle arrête courant mars parce que ça ne lui plaisait pas : “Je me suis rendue compte que je préférais le secrétariat. Ensuite, comme il y a eu le covid, j’ai fait pleins de petits jobs. Et depuis le 15 janvier 2021, je suis en service civique.”

Son service civique, Romane l’effectue au sein de l’association Fleuve Loire Fertile à Villerest. “C’est une association qui fait des projets autour de la Loire pour rendre les bords de Loire plus attirant. Par exemple, ils font des réparations de vélo pour pouvoir se balader sur les bords de Loire” explique Romane. Le titre de sa mission est le suivant : sensibiliser et valoriser le patrimoine naturel et culturel du Fleuve Loire à différents publics. Romane reprend : “Ma mission s’effectue en deux temps. Un temps en direction des ehpad où je vais faire une animation pour présenter la Loire avant le barrage. Et le deuxième temps ça va être pour les écoles. Pour les ehpad, j’ai fait un diaporama, avec des vidéos, des ateliers mémoires.” Être en contact avec des personnes âgées dans les Ehpad, c’est ce qui plait le plus à Romane. A côté de son service civique, la jeune femme travaille aussi à temps-partiel en maison de retraite : “Les résidents, vu qu’ils sont un peu seuls en vue de la crise, et en général, bah j’aime être à leur contact et je connais le public.”

 

J’aimerais bien poursuivre mon engagement au sein d’une association après mon service civique, en tant que bénévole ou adhérente pourquoi pas, si j’ai le temps, et dans l’association où je suis actuellement parce que c’est vraiment une bonne association et il y a une bonne ambiance.

 

Après sa mission, Romane pense se relancer dans ses études. Elle hésite encore entre une licence professionnelle ou une alternance soit en comptabilité, soit en banque/assurance : “sinon, si ça ne peut pas se faire parce que je ne trouve pas de patron, pourquoi ne pas faire une formation pour être dans les Ehpad, en tant qu’ aide-soignante ou quelque chose dans ce style là.” 

 

Le service civique ? Il faut foncer. Après ça dépend des associations, mais ça reste une bonne expérience. Dès le début, ça ne fait que deux mois que je suis en service civique, mais c’est riche en émotions, en compétences, on apprend et c’est enrichissant.

[Vidéo] Nordine : l’aspect formateur du service civique

Nordine, 25 ans, est engagé en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mis à disposition de La compagnie Dyptik. Pour lui, ce service civique est un moyen de se former et de tester son projet professionnel.

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[Portrait] Medina, création d’un carnet de dessins guidés

Medina, 19 ans, est engagée en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de la mairie de Saint-Etienne, pour une mission dans l’école publique maternelle de la Rivière. Elle a eu l’idée de créer un carnet de dessin guidé avec les enfants.

Le dessin n’est pas une passion pour Medina. La jeune femme issue d’un bac pro service aux personnes et aux territoires souhaite devenir éducatrice spécialisée. Cependant, comme nombre d’entre nous, elle gribouille quand elle patiente. Or, Medina a remarqué que souvent les enfants reproduisent ces petites œuvres d’arts amateurs qu’elle faisait sur ses brouillons. Elle a alors eu l’idée de créer un carnet de dessins guidés, en cherchant pas à pas les étapes sur google. Une initiative qui a beaucoup plu aux enfants : “De base, je n’aime pas vraiment le dessin. C’est juste le matin quand j’arrivais à l’accueil, je me posais avec eux. Et je commençais à prendre un feutre et dessiner, et ils étaient à côté de moi, et ils faisaient pareil que moi. Alors, je me suis dit : pourquoi pas. J’ai regardé sur internet, et j’ai commencé à m’y plaire. Et maintenant, j’aime bien dessiner.”

Avant son service civique, Medina avait déjà eu plusieurs d’expériences : “pendant mes études, j’ai fait beaucoup de stages avec plusieurs publics.” Une fois qu’elle a obtenu son bac, elle a commencé à travailler à Eurêka, un centre éducatif et de loisir pour personnes atteintes d’autisme et de troubles du comportement : “J’y travaille toujours en parallèle de mon service civique les week-ends et les périodes de vacances scolaires. Je suis engagée en tant qu’animatrice, je mets en place des ateliers.” C’est par le biais de ce travail qu’elle a entendu parler du service civique : “Quand j’étais à Eureka cet été, un collègue à moi était en service civique, et il m’en a parlé. En début d’année, j’ai commencé à faire un BTS sauf que ça ne me plaisait pas du tout. Donc je cherchais du travail, mais je n’avais pas tant envie de travailler, j’avais plus envie de gagner de l’expérience dans mon domaine.”

J’ai pris confiance. A la base, je suis quelqu’un de timide et réservée. Et comme j’ai vu qu’on me faisait confiance dans l’école, j’ai pris des initiatives. Par exemple, créer ce livret de dessins guidés.

Depuis novembre 2020, elle effectue son service civique au sein de l’école maternelle de la Rivière à Saint-Etienne : “J’accompagne les enseignantes pour les ateliers, j’ai aussi monté un projet sur un dessin guidé, ils sont plusieurs classes, et ils ont bien évolué dans le dessin. Et depuis le retour des vacances, j’accompagne en priorité un enfant qui a des troubles du comportement et des difficultés, vu que j’ai déjà de l’expérience dans ce domaine et que j’en avais envie.”

Medina nous explique : “La première chose qu’il faut avoir pour ma mission c’est la patience. La patience c’est la qualité qu’il faut pour une mission avec les enfants. La patience et être à l’écoute. Franchement ce que je préfère c’est être au contact des enfants, et surtout l’enfant que je m’occupe en priorité est assez difficile, donc pour moi c’est un défi, j’aime la difficulté et ça m’apporte en plus de l’expérience car je veux devenir éducatrice spécialisée, ducoup c’est tout bénef pour moi. Mais il faut de la patience.”

Après sa mission, Medina va reprendre ses études et passer le concours pour être éducatrice spécialisée. Pour elle, ce service civique est un plus : il lui a montré ce dont elle était capable et lui a permis de prendre confiance en elle.

Franchement, il faut foncer ! Moi aussi j’hésitais au début, un peu nerveuse, je ne savais pas comment ça allait se passer, je ne savais pas comment j’allais être accueilli, puis au final tout s’est bien passé, et je me sens vraiment à l’aise et vraiment bien. Si on a eu l’idée de le faire, c’est qu’il faut y aller.