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À propos Web Reporter 42

Bonjour! Je suis Lilian, Web Reporter Volontaire pour 2021-2022. 😊

[Portrait] Noé et Calvin : “transmettre notre passion du volley aux plus jeunes, c’est ça qui nous plaît.”

Noé et Calvin, 18 et 20 ans, sont engagés en service civique au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de Case Volley. Les deux sportifs partagent le même but : démocratiser la pratique du volley, surtout auprès des collégiens et lycéens. 

Ce n’est pas un volontaire engagé en service civique mis à disposition du Case Volley cette année, mais deux : Noé et Calvin. Tous les deux partagent cette même passion du volley, qu’ils pratiquent depuis cinq ans maintenant. Issus tous deux d’une licence de STAPS, Calvin effectue ce service civique en parallèle avec sa dernière année, tandis que pour Noé, il s’agit plus d’une année de césure pour reprendre sa licence ensuite. Cherchant tous deux à s’impliquer dans la vie de leur club, les deux jeunes hommes se sont renseignés pour effectuer un service civique au sein de ce dernier. Noé explique : “J’en ai entendu parlé par le président du Case, et comme je voulais m’investir un peu plus dans le club, ça tombait bien. Puis, c’est un bon moyen d’être indemnisé à côté de mes études. Gagner un peu d’argent est un plus pour un étudiant.” Pour Calvin, il entend parler du service civique sur les bancs de la Fac : “Nous avons eu des unités d’enseignements où on nous a parlé de toutes les possibilités qu’on avait quand on était jeune et qu’on voulait un peu s’investir au sein de la communauté et de la ville.” 

La mission de Calvin et Noé consiste à promouvoir la pratique du volley au plus jeune, notamment dans les collèges, lycées et MJCs. Mais comment doit-on s’y prendre pour promouvoir un sport ? Les deux volleyeurs s’accordent sur leur méthode : Pas de diaporama ou de PowerPoint. Noé nous explique : “Dans cette tranche d’âge, ils sont curieux, à l’écoute et ils ont envie d’apprendre, alors pourquoi les mettre devant un écran lorsqu’ils peuvent pratiquer directement ? Je fais du circuit, je leur apprends ce que je sais. Je leur fais faire des exercices. Cela demande d’être rigoureux, et de l’organisation, mais c’est plus agréable pour tout le monde.” Calvin partage le sentiment de son collègue, pour lui aussi le volley s’apprend par la mise en pratique : “Je suis en contact avec mes anciens profs de sport de collèges et lycées, donc j’organise mes interventions sur les heures de cours EPS, dans les gymnases. Pour ma part, j’ai travaillé longtemps en MJC, donc je fais aussi les MJCs où j’ai travaillé, pour essayer d’aiguiser un petit peu leur curiosité sur le sport et notamment le volley avec des petits exercices.” Pour réussir leur mission, les deux volontaires nous mettent en garde : “Il ne faut pas venir les mains dans les poches, surtout en face d’enfants ou d’adolescents. Mais si on est bien préparé, ce n’est que du plaisir.”

“Si tu hésites à faire un service civique, fonce et fais-le, ça donne une nouvelle expérience. Il faut y aller à 200%. Et surtout, si c’est un.e jeune étudiant.e, ça lui permet de sortir un peu de ses études et de toucher un peu d’argent.”

Cependant, Noé et Calvin ne cachent pas une certaine frustration due à la crise sanitaire : “Tout tourne au ralenti. Les entraînements et matchs sont annulés, on ne peut plus se rendre dans les établissements scolaires. Avec le covid, on aurait voulu en faire plus, et on a été vachement restreint par la crise, et on ne pourra pas aller au bout de nos projets.” Des contraintes sanitaires qui les forcent à réinventer leur projet : “on avait eu comme idée, chacun dans nos établissements respectifs, de faire comme projet, de créer une compétition interclasse. Qu’ils puissent s’affronter, peu importe l’âge, peu importe le niveau, sur une après-midi, faire un moment un peu convivial autour du sport. On s’était dit que même avec la covid, dans un même établissement, ça pourrait rester faisable, mais là, ça semble compliqué.” Ils croisent les doigts pour que cet événement puisse se faire en fin d’année scolaire dans leurs établissements respectifs.

Noé a arrêté ses études au cours de son service civique. Après sa mission, il compte prendre une année de césure, pour ensuite retourner sur les bancs de la Fac, et recommencer sa licence STAPS. Calvin, quant à lui, termine sa dernière année de licence, avant de se réorienter en ostéopathie.

“Il ne faut pas qu’il-elle ait peur de mettre ses idées sur la table. Toutes les idées sont bonnes, même si des idées paraissent infaisables, extravagantes ou quoi, ça se fait. Tout se fait. Il faut juste un peu de volonté, un peu de courage aussi. C’est pas parce qu’on est en service civique qu’on ne sera pas écouté, on a une idée, on la pose et si elle plait on la met en place, et si elle plait pas, on avance des arguments solides pour qu’elles plaisent.”

[Portrait] Clara : entraide, escape game et trampoline

Clara, 19 ans, est engagée en service civique au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de Trampo Jump 42. “Ma mission, c’est plein de petites missions, et c’est ça qui me plaît.”

En Octobre dernier, Clara obtient son juge niveau 4 Trampoline qui lui permet d’officier lors des championnats de France. Cette étudiante en deuxième année de médecine est depuis novembre volontaire mise à disposition de Trampo Jump 42. Clara fait du trampoline depuis qu’elle a cinq ans, et a déjà participé à des compétitions de niveau national, ce qu’elle aime : être toujours occupée !

Comment allier fac de médecine, carrière sportive et service civique ? Clara a la réponse : “C’est de l’organisation, on peut faire plein de choses, il faut juste savoir quand et prévoir. J’ai des horaires où il faut que je révise, d’autres où je suis ici au gymnase, c’est une gestion du temps. Cela me fait un planning chargé mais j’ai besoin de ça, j’aime bien faire plein de choses.”

“Je voulais faire un service civique pour m’apporter de l’expérience, et parce que c’est totalement différent des études. On est un peu dans le milieu professionnel, on est beaucoup plus engagé, on est dans l’action. Puis, c’est quelque chose qu’on ne peut faire qu’une seule fois, et moi j’ai envie de faire plein de trucs, donc dès qu’une opportunité se présente, je la saisis.”

C’est au gymnase de la Veue que nous retrouvons Clara, non pas sur un trampoline, mais bien les pieds sur terre devant les tableaux de l’exposition : le trampoline, sport olympique. “C’est aussi une de mes missions, aider à la mise en place de cette exposition sur l’olympisme pour Paris 2024.” Ce que l’athlète préfère dans sa mission de service civique, c’est d’avoir plusieurs tâches : “En ce moment, je fais de la prévention en distribuant le petit fascicule “le guide des colosses” aux enfants. C’est de la prévention par rapport à la pédophilie dans le sport. Parce que c’est vrai qu’on en entend beaucoup parler ces derniers temps, mais les enfants eux, ne sont pas forcément au courant. Donc c’est important d’avoir le ressenti, et qu’ils soient au courant. Avant cela, je devais retracer le parcours du club et faire des albums photos d’années. En parallèle, on monte aussi un escape game sur l’olympisme et les valeurs sportives pour la Coupe de la Loire organisée par le club en juin 2021.” Clara n’a pas le temps de s’ennuyer, et elle adore ça. Pour elle, participer à la vie active du club est un atout : “D’habitude, je connais la vision du sportif, et là je vois les coulisses. Pour la compétition qu’on organise pour juin par exemple. D’habitude, j’arrive et tout est déjà prêt, j’ai juste à sauter. Là, je participe à l’organisation. Je me rends utile. Parce qu’ici, je sers à quelque chose. Je vois ce que j’apporte, on m’écoute, on prend en compte mon avis, donc vraiment c’est valorisant.”

Pour Clara, la qualité numéro une requise pour sa mission est la créativité : “Pour l’escape game par exemple, trouver des jeux à faire. Il faut de la créativité, être rigoureux et surtout être organisé. En soi, il faut relayer les valeurs sportives : l’entraide, le partage et la discipline.”

Après ce service civique, Clara compte poursuivre ses études de médecine et devenir chirurgienne. Elle souhaite garder un lien solide avec le club en tant que gymnaste mais aussi en tant que juge.

“Si tu veux faire un service civique, il ne faut pas réfléchir. Il faut se lancer. Si ça ne lui plaît pas, il-elle peut toujours arrêter, et si ça lui plaît, il-elle n’en retirera que du bénéfice. Il n’y a aucune raison que ça se passe mal, au contraire, il-elle va apprendre plein de choses. Et même si on peut avoir l’impression que ça ne va pas nous apporter grand-chose, au final on se rend compte qu’on apprend beaucoup. Il ne faut pas avoir peur de s’engager.”

[Vidéo] Pourquoi s’engager en tant que volontaires en service civique ?

Pourquoi s’engager en tant que volontaires en service civique ?

Nous avons posé la question à trois jeunes volontaires engagées en service civique au sein de la ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de différentes structures : Eva, mise à disposition de l’Olympique Riorges Gymnastique, Clarisse, mise à disposition de la Mairie de Villars, et Clara, mise à disposition de Trampo Jump 42. Voici leur réponse :

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[Portrait] Léane : “le service civique est une expérience enrichissante pour l’avenir.”

Léane, 20 ans, est engagée en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de la Mairie de Leigneux. Elle effectue sa mission dans les écoles primaire et maternelle de Leigneux et de Sail-Sous-Couzan.

Après avoir obtenu son diplôme de Gestion des Entreprises et des Administrations, Léane avait besoin d’une pause pour faire le point sur ce qu’elle voulait faire ensuite. Ne voulant pas attaquer de nouvelles études sans convictions, ni passer une année à ne rien faire, une amie lui parle alors du service civique. S’engager en tant que volontaire lui semblait alors un bon compromis. A la fois, elle restait active tout en se gardant du temps pour penser à la suite : Quand j’ai obtenu mon DUT GEA l’été dernier, j’étais complètement perdue quant à ma poursuite d’études. Le service civique me paraissait être une expérience intéressante qui me laisserait du temps pour réfléchir à mon avenir.”

“La chose que je préfère, c’est le contact avec les enfants. Le fait de pouvoir leur transmettre notre savoir, de pouvoir les aider et les voir évoluer.”

Sur le papier, sa mission paraît simple : accompagner les instituteurs et aider les élèves qui ont des difficultés à l’école. Cependant, ça demande à la fois beaucoup de patience, et de faire preuve d’autorité : “je dirai que la chose la plus dure est de savoir gérer les situations de conflits, lorsque plusieurs enfants sont en désaccords, mais aussi de savoir canaliser les enfants agités.” Les journées de Léane sont bien chargées. Le matin, elle est à l’école primaire de Leigneux : “En début de matinée je suis avec les CM1/CM2, j’aide les enfants qui ont des difficultés pendant leur temps de travail individualisé. Ensuite je bascule dans la classe des CE1/CE2, je les aide à faire des exercices, je réponds à leurs questions s’ils n’ont pas compris quelque chose… je prends des enfants qui ont plus de difficultés que les autres à part, afin de  travailler sur leurs mots de dictée par exemple.” Et le temps de midi, elle va le passer avec les maternelles de Sail-Sous-Couzan : “je propose des activités à des petits groupes d’enfants.” La mission de Léane fait partie du Grand Programme « En Toutes Lettres » porté par la Ligue de l’Enseignement donc le but est notamment de promouvoir la lecture, l’écriture et l’oralité auprès des jeunes enfants.

Après son service civique, Léane souhaite reprendre ses études. Elle ne sait pas encore exactement dans quelle école elle va postuler. Cependant, elle veut rester dans la continuité de son DUT, peut-être dans les ressources humaines ou le marketing. Le service civique, lui permet de réfléchir et mûrir son projet d’avenir chaque semaine.

“Il-Elle ne doit pas hésiter et foncer. C’est une très belle expérience qui permet de s’enrichir d’un point de vue personnel et professionnel. Le service civique est un plus qui peut aider à ouvrir des portes et qui permet de mettre un pied dans le monde professionnel.”

[Portrait] Reïann, mis à disposition du Suc Terrenoire, livre son planning sportif

Reïann, 19 ans, est engagé en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mis à disposition de Association Saint-Etienne Université Club Terrenoire (SUC Terrenoire). Pour lui, le maître mot afin de donner le meilleur de soi-même dans sa mission est : l’organisation.

“J’ai mes sports de prédilection, mais j’aime le sport en lui-même, le fait de bouger, d’être actif !” Si vous vous baladez du côté du stade Janon, vous apercevrez peut-être Reïann en train de faire des tours de terrain suivi des jeunes footballeurs du Suc Terrenoire. Pour Reïann, il est important de faire du sport, et ce dès l’enfance, c’est pourquoi le jeune homme s’épanouit dans sa mission de service civique.

Après un bac STI2D, Reïann enchaîne avec une mention complémentaire dans l’animation sportive : “je voulais, après le bac, faire des études en lien avec le sport, parce que c’est ma principale passion.” Lors de cette mention complémentaire, un de ses professeurs l’informent que le Suc Terrenoire recherche un volontaire. Les stages lors de sa formation ayant été chamboulés par la crise sanitaire, Reïann voit alors ce service civique comme une opportunité pour gagner en expérience.

 

“L’aspect qui me plait le plus c’est d’éduquer les enfants par le sport. De voir les enfants évoluer grâce au sport, c’est ça que j’aime bien, ça les canalise, ils se dépensent du coup ils sont plus calmes, alors ils progressent et prennent du plaisir. C’est ça qui fait que je prends du plaisir.”

 

Pas de quoi chômer pour le passionné de sport ! Hors crise sanitaire son emploi du temps est chargé. En plus du foot, Reïann pratique la boxe en compétition :  “j’ai démarré le foot très jeune, de 6 ans jusqu’à 14 ans, et à 12 ans j’ai commencé la boxe. Au collège, je n’arrivais pas à enchaîner les deux avec les devoirs, alors j’ai dû faire un choix. J’ai choisi la boxe, mais tout en gardant la passion du foot en loisir.” Reïann partage donc son temps entre ses séances de boxe, son accompagnement de la classe foot du collège de Terrenoire, et son service civique au sein du Suc de Terrenoire. Sa mission principale est d’accompagner les enfants le long de la saison, participer à leur entraînement, assister à leur match, les sensibiliser aux valeurs sportives… Cependant, avec la crise sanitaire, les matchs sont suspendus, pour le plus grand déboire de Reïann, et des enfants : “Surtout les gamins, ils viennent à l’entraînement pour le match du week-end, et là, ils n’ont plus ça. Donc on essaie de faire plus de jeux pendant les entraînements pour compenser, mais ce n’est pas pareil. Parce que là, ils jouent face à leur coéquipier et non pas contre un adversaire. Donc ça ne remplace pas la sensation du vrai match et la compétition entre deux équipes.”

Pour pouvoir allier autant d’activités sportives en une semaine, Reïann s’organise. Pour lui, c’est même la qualité principale nécessaire si on veut pouvoir être efficace lors de son service civique. La deuxième qualité nécessaire pour sa mission, c’est l’adaptation et savoir parler aux enfants : “tu ne dis pas les mêmes consignes à un enfant de six ans qu’à un enfant de onze ans, il faut se mettre à leur place. Surtout au niveau scolaire, lui il a six ans, il apprend à lire, lui il a onze ans, il fait plus des maths, donc il faut prendre en compte. S’adapter c’est le mot exact. Être quelqu’un d’organisé. Mais là où tu es victorieux, c’est donner du plaisir aux enfants, qu’ils s’éclatent sur le terrain.” Ce service civique n’est pas sa première expérience avec les enfants, il a eu l’occasion d’animer des activités sportives avec des juniors lors de ses études. D’ailleurs, Reïann en a tiré une leçon : “j’avais eu des difficultés l’année dernière, lors de mes stages en mention complémentaire, là je venais de débuter avec les enfants. Le langage que j’utilisais, ils ne comprenaient pas, je leur parlais comme à des adultes, cette année en service civique, je n’ai pas refait la même erreur. Déjà, même si j’ai commencé ma mission qu’en octobre, dès la reprise en septembre, je venais assister aux entraînements pour que les enfants s’habituent à moi.” 

Pour la suite Reïann veut obtenir le BPJEPS (Brevet Professionnel de la Jeunesse de l’Éducation Populaire et du Sport), il est donc ravi de faire ce service civique qui l’aide dans la composition de son dossier : “Ce qui est bénéfique pour moi c’est de prendre de l’expérience dans l’éducation avec les enfants, parce qu’après j’aimerais rebondir sur un BPJEPS. Le fait d’être dans une structure c’est ça qui va te faire gagner plein de qualités, comment parler avec ses différents interlocuteurs… En plus de ça par exemple, on vient de passer le PSC1 avec la Ligue de l’enseignement, et moi, pour entrer au BPJEPS, il faut être titulaire du PSC1, donc là déjà ça m’a donné quelque chose pour la suite.”

 

“Ce qui est bien en service civique, c’est que non seulement tu fais ta mission, mais en plus de ça, on te guide pour ce que tu feras après. Donc, déjà, juste ça, c’est vraiment très bénéfique. Et en plus de ça, tu vas prendre de l’expérience, donc c’est magnifique pour ton CV.”

[Portrait] Nemja, lycéenne et volontaire en service civique

Nemja, 16 ans, est engagée en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de l’Association Magique Basket. Son sourire, son énergie et ses encouragements accompagnent les basketteurs juniors au sein du club. 

A seulement 16 ans, Nemja a décidé de vivre la folle aventure du service civique ! Cette jeune lycéenne en première STMG partage son temps entre les bancs du lycée et ceux des gymnases de Saint-Etienne. D’abord bénévole au sein de l’Association Magique Basket, elle est maintenant engagée en tant que volontaire en service civique auprès de la structure : “j’ai fait du basket quand j’étais petite et j’en garde un bon souvenir. Après, j’ai fait de la natation en compétition. Mais, le basket reste un sport que j’adore, et travailler avec les enfants me plait aussi beaucoup. C’est une très bonne première « ouverture professionnelle ».”

Depuis le 15 septembre, Nemja est volontaire mise à disposition de l’Association Magique Basket. Et en seulement cinq mois, la lycéenne est impressionnée par tout ce qu’elle a déjà appris : “je ne pensais pas avoir autant de patience ! Si tu n’as pas de patience, tu ne peux pas faire cette mission. Les enfants, tu dois leur répéter beaucoup de choses et rester calme.” C’est le père de la jeune fille qui est à l’initiative de ce service civique. Nemja nous confie que ces deux parents travaillent beaucoup, sa mère est même cheffe d’entreprise. Depuis l’enfance, elle est baignée dans cette envie de s’engager, d’occuper son temps.

Quand elle nous parle de sa mission, Nemja est très enthousiaste. Elle est surtout en lien avec les juniors du club de Basket de 4 à 10 ans. Il s’agit d’encourager les enfants, de les soutenir, s’assurer qu’ils vont bien et de les accompagner le long de la saison. Nemja nous explique : “Par exemple, pendant les entraînements, parfois les enfants ont un peu de manque de confiance en eux, donc on va leur dire : non, c’est bien, continue, tu vas y arriver. Puis, il s’agit aussi de nouer un lien de confiance avec eux, donc quand ils ont des problèmes, à l’école par exemple, ils vont venir nous en parler. Notre mission c’est de faire en sorte que les enfants se sentent bien, et de maintenir une bonne relation entre l’enfant, la famille et le club. Et cette relation que l’on crée avec l’enfant, c’est vraiment ce que j’aime le plus dans ma mission.”

 

“Si je n’avais que trois mots, je dirais : enrichissant, épanouissant et plaisir. Parce que c’est vraiment que du plaisir de venir aux entraînements, de voir les enfants évoluer, de se voir grandir aussi. Et on s’attache à eux, ils s’attachent à nous, et au final on en oublie le côté service civique, et on ne vient pas parce qu’on a un emploi du temps à respecter, mais parce qu’on prend plaisir à venir. Dans ma mission, je m’éclate ! Il y a toujours des côtés négatifs, mais c’est vraiment que du plaisir, que du bonheur.”

 

Concilier service civique et les cours, comment est-ce possible ? Nemja est dans une classe sport et études. Cette classe a des horaires compatibles avec des activités sportives extra-scolaires, Nemja finit au plus tard les cours à 15 heures chaque jour. Cependant, faire les deux à la fois demande de bien savoir gérer ses plannings : “j’ai développé un sens de l’organisation, parce que je sais que ce week-end, je dois être à tel match, donc faire mes devoirs à tel moment en fonction. Puis, ça nous apprend à devenir plus responsable.” Pour Nemja, c’est un plaisir de voir évoluer les enfants, mais elle, aussi, grandit à leur contact : “Depuis septembre, ça m’a beaucoup apporté, De la prise en maturité surtout. La communication, à mon âge, parfois avec les adultes, c’est un peu compliqué. Je suis encore jeune. Et là, il faut que je m’adapte en fonction de si je parle avec les enfants, les entraîneurs, ou les parents. Il faut adapter son comportement en fonction de la personne qui est en face.”

A son jeune âge, Nemja a déjà la tête sur les épaules, grâce à ce service civique, elle économise chaque mois pour pouvoir financer son permis de conduire, et sa future école de commerce : “ça me permet de déjà préparer mon avenir. Et c’est gratifiant de se dire que je peux faire des cadeaux à mes parents qui viennent de moi, parce que j’ai effectué les tâches qui m’ont été confiées, ça me motive énormément.” Au mois de Février, la jeune lycéenne veut passer son BAFA : “j’aimerais bien pendant les vacances ensuite, travailler dans des centres sociaux. Parce que c’est important, après le service civique, de garder un lien avec le monde professionnel pendant les vacances, pour mettre de côté et rester active.”

 

Que dirais tu as un.e jeune qui hésite à s’engager dans une mission de service civique ? 

“Je lui dirais que s’il-elle veut se lancer dans un service civique, il-elle doit vraiment être motivé.e. Parce que la motivation, ça va avec tout, et si au début tu n’es pas vraiment motivé.e, ta motivation tu vas la perdre vite. Et il faut faire quelque chose qui te plaît parce que quand tu fais les choses avec passion, ça ira beaucoup mieux. C’est très bien de pouvoir faire un service civique, surtout si tu es jeune, c’est très enrichissant, ça apporte beaucoup, donc si t’as l’occasion de le faire, franchement, fais-le !”

[Portrait] Célia, volontaire dans une école : transmettre son savoir – apprendre en retour

Célia, 19 ans, est engagée en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de la mairie de Sail Sous Couzan. La mission de Célia se déroule dans une école. De petites sections à la classe de CE1, elle aide aux devoirs et découvre chaque jour comment transmettre son savoir aux enfants.

“Le mot important pour décrire mon service civique est le mot « savoir ». Parce que ça va dans les deux sens. Je les aide, je transmets mes connaissances, mais j’apprends aussi beaucoup. C’est enrichissant.” Depuis début novembre, Célia est volontaire en service civique dans une école de Sail Sous Couzan. Après le lycée, la jeune femme s’est lancée dans une licence LLCER Anglais. Malheureusement, cette formation ne lui a pas du tout plu. Dès janvier de l’année dernière, elle a tenté de devenir volontaire en service civique via la ligue de l’enseignement. Cependant, elle n’a pas trouvé de mission lui correspondant. 

Cette année, Célia a voulu intégrer une licence de sciences de l’éducation. Son dossier n’ayant pas été retenu, elle est revenue à la ligue de l’enseignement pour trouver un service civique qui l’aiderait dans le choix de ses futures études : “Je ne voulais pas faire la même erreur, de perdre une année comme l’année dernière, où j’avais mis anglais parce que j’aimais bien l’anglais et au final ça ne m’a pas du tout plu. Au moins, j’ai un service civique, je serais calée pour savoir si j’aime ou pas, et si l’année prochaine je veux partir sur cette voie.”

“Je trouve qu’un service civique c’est hyper intéressant pour le fait qu’on est plongé dans le milieu professionnel en tant que volontaire. On voit vraiment ce qui se passe sur place. Là, je suis avec les enfants, je fais de l’aide aux devoirs, c’est beaucoup plus concret que de seulement avoir des cours. Je vois vraiment comment ça se passe, et j’avais besoin de ça pour savoir si j’aimais ou pas. Si je voulais vraiment me lancer là-dedans.” 

La mission proposée à la mairie de Sail Sous Couzan est de venir en aide aux enseignants et accompagnateurs au sein de l’école du village. L’école est séparée en trois niveaux : en maternelle, il y a petite et moyenne section, puis grande section et CP et la dernière classe c’est CP et CE1. Célia nous explique : “je fais de l’aide aux devoirs, dans la classe quand ils ont besoin d’aide, je suis là. Quand un enfant a des difficultés au niveau de la lecture, je le prends à part pour le faire lire et qu’il s’améliore. Je peux également animer des activités manuelles. Tous les matins, je suis avec les CP et CE1, sauf le vendredi où je suis avec les petites et moyennes sections. Les vendredis, soit on va à la bibliothèque, donc je les accompagne, soit on fait l’éveil corporel, c’est de la gymnastique. J’aide à encadrer les sorties. Et sinon, les après-midi, une heure je suis avec les grandes sections et CP et une heure avec les CP et CE1. Et on fait des activités au niveau de l’écriture.”

Apprendre à communiquer avec les enfants, à transmettre ses connaissances, une tâche plus compliquée qu’il n’y paraît dans laquelle Célia s’épanouit : “ce que je préfère c’est la relation avec les enfants, communiquer avec les enfants, j’aime beaucoup. Leur apprendre, partager le savoir, les voir comprendre, accompagner l’enfant et voir ses progrès, j’aime beaucoup.” Il lui a tout de même fallu un temps d’adaptation. La jeune femme avait déjà eu l’occasion de faire du babysitting, mais il s’agissait à présent de pouvoir accompagner entre 15 et 20 enfants par classe : “au début, avoir l’autorité nécessaire était compliqué. Maintenant ça va, mais au début, ce ne sont pas des enfants que je connaissais, du coup je n’osais pas vraiment. Mais maintenant, j’ai su m’affirmer.” 

Ce service civique a rassuré Célia sur ce qu’elle voulait faire à l’avenir : “après le service civique, je vais me réinscrire à parcours sup, je vais demander des facs de sciences de l’éducation. Et voir s’il n’y a pas d’autres formations qui peuvent mener à ça, devenir une ATSEM. Ou alors, bon ça n’a rien à voir avec les enfants, mais j’adore les animaux. Si j’avais pu trouver un service civique en lien avec des animaux, ça aurait été génial. J’ai cette idée en tête, mais pas tout de suite, sans doute plus tard. Là, je veux surtout travailler avec les enfants.” Loin d’être découragée, Célia va tenter à nouveau d’obtenir une place en licence de science de l’éducation, avec cette fois, huit mois d’expérience en poche grâce à sa mission de service civique.

“Il ne faut pas hésiter à faire un service civique, c’est toujours de l’expérience à prendre. Comme ça, tu te rends compte que c’est un domaine qui te plaît vraiment.”

[Portrait] Léanna, volontaire auprès des personnes en difficultés.

Léanna, 20 ans, est engagée en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de l’Association Familiale Protestante de Saint-Etienne. Une association qui vient en aide aux personnes en difficultés. Une mission dans le domaine de la solidarité internationale qui, pour Léanna, apporte un peu de chaleur humaine. 

Après un Bac en service de proximité et vie locale, et un BTS en économie sociale et familiale, Léanna cherchait à gagner de l’expérience dans son domaine. Au cours de ses études, elle avait déjà eu l’occasion de faire des stages. Cependant, au lycée et lors de son BTS, on lui parle de la possibilité de faire également un service civique : “J’ai fait un service civique parce que je pense que c’est un tremplin par rapport à ce que je vais faire après. Même si je ne sais pas encore vraiment ce que je vais faire après.” N’ayant pas une idée précise de son orientation à la fin de son BTS, Léanna décide de se rapprocher de la ligue de l’enseignement, et découvre la fiche de mission de l’Association Familiale Protestante : “J’ai eu un entretien pour cette mission, et elle me tenait vraiment à cœur. Au début, je n’ai pas été prise. Mais quelqu’un a dû se désister, parce qu’ils m’ont rappelé. Et j’étais vraiment contente parce que je n’avais jamais côtoyé ce type de public, les personnes en difficultés, et je voulais vraiment participer”.

La mission de Léanna est assez complète. En effet, l’Association Familiale Protestante propose un certain nombre de services et d’ateliers pour venir en aide aux personnes en difficulté. Léanna nous explique que les deux tâches principales de sa mission sont d’aider à l’épicerie solidaire et à l’aide alimentaire : “en ce moment, j’aide surtout à l’épicerie solidaire les vendredis. Les personnes en difficultés viennent pour acheter des articles qui sont à moindre prix. Et avec ce qu’elles économisent, elles peuvent régler leur facture et mettre cet argent là où elles en auraient le plus besoin. L’aide alimentaire c’est un mardi sur deux actuellement, les personnes en difficultés viennent récupérer un grand panier d’épicerie avec des fruits et des légumes frais et de saison, et ça leur fait 15 jours. Il y aura aussi du lait, des gâteaux, des épices… Tout ce que l’on peut trouver dans un placard ou dans un frigo mais à moindre coût. C’est vraiment pour les personnes qui ont de très faibles revenus, moins de deux cents euros par mois, par personne.” 

A cause du confinement, les autres activités de l’Association ne sont pas accessibles au public, mais Léanna est enthousiaste. Par exemple, elle nous dit avoir hâte de participer à des activités comme celle sur la parentalité auprès des femmes enceintes pour leur apprendre à s’occuper d’un nourrisson et les accompagner le long de cette période. Il y aura aussi bientôt la réouverture de la boutique bébé soleil, où les familles en difficultés pourront venir acheter à prix réduit des produits pour leurs nourrissons. Léanna nous parle aussi des ateliers qui permettent aux personnes de se valoriser en présentant un de leurs talents devant les autres : “cet atelier leur permet de se mettre en valeur, et d’apprendre à s’exprimer devant des gens. En plus, l’association fait aussi des ateliers de français pour aider à bien maîtriser la langue.” 

“Le premier mot qui me vient en pensant à mon service civique, c’est encourageant. Pour moi, parce que je trouve que c’est une belle initiative, mais surtout pour les familles en difficulté, leur montrer qu’elles peuvent s’en sortir.”

Au sein de sa structure d’accueil, Léanna se sent comme un poisson dans l’eau. Elle aime se rendre utile, et pouvoir aider ceux qui en ont besoin : “ce que je préfère c’est le contact avec le public. Pouvoir les aider, je suis juste volontaire en service civique, mais savoir qu’on peut faire quelque chose pour eux, ça fait vraiment plaisir. Il y a des familles qui viennent et qui sont tellement contentes qu’elles en pleurent. C’est ça qui me plaît le plus, c’est de pouvoir leur donner un petit coup de pouce.” Même s’il lui a fallu un petit temps d’adaptation, Léanna s’est très vite sentie intégrée au sein de l’association. 

Pour l’instant, elle ne sait pas encore ce qu’elle va faire après son service civique. Mais sa mission lui a confirmé une chose : elle veut travailler dans le social. Léanna nous explique : “je ne sais pas encore où je vais me diriger après, si je continue mes études. Mais en soit, j’ai déjà vingt ans, j’ai plus envie d’aller travailler, de faire quelque chose de concret, en espérant trouver avec mon BTS. J’aimerais bien travailler avec les personnes en difficultés, mais c’est super large. Et je me rends compte que ce n’est pas non plus super simple, il faut connaître tellement de choses, comme ma tutrice. J’observe. J’apprends.”

“Il faut se lancer. Il n’y a rien à perdre. Un service civique, c’est une expérience en plus, quelque chose à mettre dans ton CV et c’est que du plus. Tu ne perds rien, tu ne fais que gagner en expérience.”

[Portrait] Kenza, volontaire à l’Accorderie, apprend à gérer son temps

Kenza, 22 ans, est engagée en service civique au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de l’Accorderie de Saint-Etienne. “Une mission créative, intéressante, et qui m’inspire au quotidien” nous a-t-elle expliqué avec un sourire.

A la fin du lycée, Kenza obtient son Bac STMG. N’ayant pas d’idée définie de ce qu’elle veut faire par la suite, elle décide de directement se mettre sur le marché du travail. Pendant un an et demi, elle travaille à l’usine. Cependant, la jeune Stéphanoise ne se voit pas y passer toute sa vie. Elle se rappelle alors des paroles de sa conseillère d’orientation au lycée : “comme je ne savais pas trop ce que je voulais faire, elle m’avait conseillé de faire un service civique pour découvrir ce que j’aimais ou pas. Puis, ma soeur avait fait un service civique aussi, donc je me suis dit : pourquoi pas ?” C’est d’ailleurs sa sœur qui lui indique que l’Accorderie de Saint-Etienne recherchait un volontaire pour cette année.

“Pour moi c’était un peu une pause dans ma recherche de travail. C’était dans le domaine associatif mais pas dans le bénévolat. Et ça me laissait aussi du temps pour moi, pour réfléchir à ce qui m’intéressait pour la suite.” 

A la question : pourquoi l’Accorderie ? Kenza répond : “C’est une association basée sur l’entraide. Ce qui me plaisait principalement, c’était le contact avec les gens, établir des connexions entre eux.” En effet, le principe de l’Accorderie favorise l’échange, comme l’explique Kenza, dans cette association, une heure est égale à une heure : “C’est un peu un pas de côté par rapport à la société de consommation. On n’échange pas des biens, ou de l’argent, mais du temps. Par exemple, si tu passes une heure à aider une personne à déménager, tu as ensuite un crédit d’une heure pour toi, pour un cours de piano, faire un atelier, avoir besoin d’un coup de main.”

La mission de Kenza au sein de l’Accorderie est d’être acteur du lien social. Accompagnée de sa tutrice, elle s’occupe de l’accueil des adhérents, des inscriptions. Elle a l’occasion de voir comment fonctionne une association, et comment on fait pour gérer les adhésions.  En ces temps de confinement, Kenza épaule aussi sa tutrice pour imaginer, créer et mettre en place de nouveaux projets et ateliers, notamment destinés aux personnes âgées isolées et aux personnes à mobilité réduite. Une mission choisie avec soin puisque ce que préfère Kenza c’est le contact avec les autres. D’ailleurs, elle nous confie son meilleur moment à l’Accorderie : “On avait fait une après-midi, où plusieurs personnes s’étaient inscrites, et on a passé l’après-midi à jouer à des jeux de société. Il y avait des enfants, des grands-parents… et on s’est tous réunis pour jouer aux jeux et partager un moment, et c’est vraiment mon souvenir préféré pour l’instant. Pour moi, c’est ce que représente l’Accorderie : la mixité culturelle et générationnelle. Le but est de lutter contre l’exclusion sociale.”

En seulement deux mois Kenza a déjà beaucoup progressé quant à son projet d’avenir. Aujourd’hui, la Stéphanoise de naissance, c’est qu’elle veut travailler dans l’accueil : “Déjà ce qui m’intéresse le plus, c’est le lien avec les gens, j’étais pas réellement sûr, mais ma mission me l’a confirmé. Quelque chose dans l’accueil, peut-être pas spécialement dans le social mais dans l’accueil certainement. Après quel domaine ? J’en ai encore aucune idée. J’ai commencé il y a deux mois, donc j’ai encore six mois pour le découvrir.”

“Le conseil que je devrais donner c’est : sortir de ta zone de confort et oser. Je me le répète beaucoup.” 

[Portrait] Elisa, en mission pour créer du lien sociale autour de la cuisine

Elisa, 22 ans, est engagée en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition du Réfectoire de l’association Rue du Développement Durable. Une cantine associative et conviviale où Elisa s’épanouit le temps de sa mission. “Partage. Cuisine. Convivialité”, si Elisa devait décrire sa mission en trois mots, voilà ceux qu’elle choisirait. 

Elisa entrain de cuisiner.

Après une école d’architecture, Elisa décide de se réorienter. Mais pour bien le faire, elle a besoin de prendre une pause dans ses études. Le service civique semblait être la solution idéale. Elisa nous explique : “Au bout de trois ans, je me suis dit c’est bon j’en ai marre, j’ai envie de faire autre chose. Ducoup, j’étais partie pour me réorienter, mais il me fallait une petite année de battement, alors je me suis dit pourquoi ne pas faire un service civique ! ”

Au cours de ses études d’architecture, elle a repris avec une amie une association d’architecture : Imotep. Ce premier pas dans le monde associatif lui a donné l’envie de trouver un service civique dans le milieu associatif. Un grand plus ! Elle connaissait déjà la ligue de l’enseignement grâce à des projets qu’elle avait pu monter avec eux pour Imotep, ainsi que le Réfectoire où elle avait déjà eu l’occasion d’aller manger. Aimant cuisiner et se rendre utile, dès qu’Elisa a su que le Réfectoire cherchait un volontaire, elle a postulé : “le réfectoire est dans une démarche participative, être dans le social, travailler avec des gens, discuter avec eux, faire des activités avec eux, leur permettre de communiquer et d’échanger, et j’adore cuisiner, le réfectoire était la mission parfaite !”.

“C’était une super initiative parce qu’à chaque fois que j’y allais, il y avait des personnes âgées, des étudiants, des jeunes, des gens qui vivent seuls, des gens immigrés. Ça leur permet de créer un lien avec les autres. Je voulais participer à ça.” 

Une mission conviviale

La mission d’Elisa au sein de cette cantine participative est d’aider à créer du lien social autour de la cuisine et du repas, “une chose assez naturelle chez l’être humain.” ajoute-elle. Lorsqu’elle arrive le matin, elle voit avec sa tutrice le menu du jour. Ensuite elle accueille les cuisiniers volontaires, elle cuisine avec eux. Puis vient le moment du service, de la vaisselle, du rangement et de la liste de courses pour préparer le repas du lendemain. « Je suis contente de ne pas être dans un bureau assise à faire des trucs sur mon pc, parce qu’en architecture c’était que ça. Et là, je cours partout toute la journée pour faire la cuisine, servir, pour ranger, et ça j’aime bien. Il faut être très active et un peu polyvalente, pouvoir discuter tout en faisant d’autres choses à côté.”

Pour pallier au confinement, Elisa s’est portée volontaire pour créer un discord avec les personnes du Réfectoire. Ils proposent un atelier cuisine tous les mercredis en visio, et ont plusieurs discussions d’échange de recettes ou d’astuces afin de garder du lien social malgré la distance. Pour Elisa, il s’agit “d’un lieu de convivialité numérique.”

Elisa apporte autant au Réfectoire que lui en retour. En effet, elle apporte deux bras en plus pour la cuisine, le service et la table et autant de sujets de conversation pour animer les activités. Mais en échange, Elisa vit une expérience humaine enrichissante : “Il s’agit de cuisiner tous ensemble et partager des savoir-faire et des cultures. Quelqu’un nous a fait de la cuisine polonaise !”

Et après ?

Avant de commencer son service civique, Elisa comptait aller en fac de géographie, maintenant, elle hésite : “je commence à me poser la question de si j’ai pas envie de travailler ? Parce que je ne me suis jamais sentie aussi reposée et utile que pendant le service civique. Avoir le sentiment que les choses sont faites, et d’avoir aidé quelqu’un. Donc je suis un peu en train d’hésiter, soit je reprends mes études, soit je rentre dans cette démarche associative. J’aimerais bien pourquoi pas ouvrir une auberge. Créer un lieu où je serais un peu maîtresse de maison, où les gens pourraient se rencontrer, où il y aurait des événements culturels… C’est un peu le rêve d’enfant. Après, est-ce que c’est réalisable, est-ce que c’est réaliste ? Je ne sais pas. Tout ça c’est un peu flou pour moi, mais ça me donne des envies de créer un lieu comme ça, où les gens se sentent bien.”

“Il faut bien choisir son service civique. Et ensuite foncer parce que c’est une bonne expérience. Il faut faire un truc dans lequel on se sent bien, pas avoir la sensation d’aller bosser. Parce que c’est une expérience mais ce n’est pas un travail. Donc autant tenter de faire un truc dans un domaine qui nous plait particulièrement. Il ne faut pas faire un service civique pour faire un service civique, mais faire un service civique qui peut nous apporter.”