Adrien, 24 ans, est engagé en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mis à disposition de La Fabuleuse Cantine. Une mission de service civique pour laquelle il faut mettre les mains à la pâte.
Après un master dans le commerce, Adrien souhaitait gagner en expérience. Ayant une spécialisation événementielle et culturelle, il a d’abord voulu faire un service civique au sein de Dyptik. Cependant, lors de la réunion d’information à la ligue de l’enseignement, il entend parler de la mission à la Fabuleuse Cantine : “j’ai rencontré les gérants de la Fabuleuse Cantine, et vraiment, on partageait les mêmes valeurs, le même point de vue sur la vie, donc j’étais encore plus motivé.”
Je ne pense pas qu’il y ai de qualité requise pour ma mission, il y a surtout besoin d’envie. Ils nous apprennent plein de choses. La seule chose que je savais déjà faire, c’était utiliser photoshop. Sinon, si tu en as l’envie, il y aura toujours quelqu’un pour t’aider, pour t’apprendre.
Depuis le 01 novembre 2020, Adrien effectue sa mission au sein de la Fabuleuse Cantine : “J’ai commencé mon service civique à la Fabuleuse Cantine, le jour du deuxième confinement. J’ai fait ma toute première semaine ici, ensuite j’ai tenté une semaine en télétravail, mais comme je venais tout juste de commencer, c’était compliqué et comme je suis tout seul dans mon appartement, je leur ai dit que je préférais venir travailler ici.” Ce qui lui plait dans sa mission, c’est que chaque jour il rencontre de nouvelles personnes et de nouveaux acteurs du territoire : “La convivialité, c’est vraiment ça qui m’a marqué, tout le monde est proche les uns des autres, malgré le fait que le restaurant soit fermé, il est toujours vivant, il y a toujours du monde. Il y a un monsieur la semaine dernière qui est venu pour vendre son vin, les fermiers qui viennent nous emmener leurs légumes invendus… On fait souvent des dégustations. Et la fabuleuse cantine est en lien avec pleins d’autres associations, magasins de producteurs, biocoop… Je ne me suis jamais vraiment retrouvé dans le commerce, j’ai commencé alors j’ai fini, mais je ne me vois pas travailler dans un bureau. Alors que là, avec ce service civique, il y a l’aspect social, un aspect aussi écologique et culturel, donc c’est quelque chose plus d’utilité publique. C’est plus fidèle à mes valeurs, ça sert à tout le monde. C’est un mélange entre convivialité, rencontre et découverte.”
Normalement, sa mission est de participer à la vie de la Fabuleuse Cantine et d’aider à l’organisation de la crise sanitaire, mais à cause de la crise sanitaire, le lieu doit se réinventer : “La période dans laquelle on est actuellement pose problème. Je suis un peu frustré, parce que je suis sûre qu’on pourrait faire des choses vraiment pas mal. Là je suis plus sur la partie restaurant. Maintenant, on fait une petite épicerie, et donc j’ai fait les étiquettes pour les bocaux, parce qu’ils viennent juste de passer en bio. Et j’ai même aidé en cuisine.”
Cependant, Adrien et l’équipe de la Fabuleuse Cantine ne perdent pas espoir et regardent vers l’avenir : “La biennale nous a contactés, parce qu’en général, ils font l’événement en lien avec la Fabuleuse Cantine. Et on a l’objectif zéro déchet organisé par la ville où on aide à mettre en place à la fabuleuse cantine des ateliers avec les enfants sur le tri des déchets et du bien mangé. On essaie de travailler sur des festivals pour plus tard, peut-être en juin.”
En seulement trois mois, Adrien avoue que cette mission lui a beaucoup apporté : “C’est un milieu, le monde de l’écologie, dans lequel je ne connaissais pas grand-chose, pas assez sensibilisé, et là je me rends compte qu’en rentrant chez moi, je fais vachement plus d’effort. Je fais plus attention à ce que j’achète en faisant mes courses, et voir tout le monde cuisiner aussi, ça me donne envie de cuisiner, donc je mange mieux. Je réfléchis à mon alimentation. Puis, je suis trop fier, quand je vais voir des copains, je leur ramène un pâté qu’on a fait ou un saucisson en leur disant : “regardez; ça c’est nous qui l’avons fait.” Donc c’est cool de pouvoir partager.”
Plus tard, Adrien veut travailler dans l’événementiel et le monde culturel. Son métier de rêve serait de travailler dans une salle de concert : “Démarcher un groupe pour qu’il vienne à tel endroit, organiser la lumière, le système son… Je suis déjà bénévole dans des associations, à Dijon, là où j’ai fait mes études, je suis bénévole dans une association qui s’appelle risk party, on organise un festival au mois d’avril dans pleins de lieux différents et ça dure tout un mois, dans un aéroport, dans des palais, au musée. À Saint-Etienne, j’aurais bien voulu être bénévole aux Positive Education mais c’est compliqué avec la situation actuelle. J’ai envie de participer à la vie des associations culturelles, événementielles et artistiques. »
Il n’y a pas à avoir peur de faire un service civique. Le service civique peut être une solution. Moi, ça m’a aidé dans le sens où j’étais perdu, et ça m’a permis de me retrouver. En plus, il y en a tellement de différent, tu peux faire une mission dans le sport, dans un label musical, dans une école… !