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[Portrait] Clarisse, besoin d’une coupure entre le lycée et la fac

“Si je n’avais que trois mots, je dirais : apprentissage, développement personnel et découvertes.” Clarisse, 18 ans, est engagée en service civique au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition du Dispositif de Réussite Educative. Après deux mois en première année de licence, Clarisse a ressenti le besoin de prendre une pause avec les études.

Clarisse, 18 ans, est diplômée d’un bac L : “En début d’année j’ai attaqué une licence en lettres modernes que j’ai arrêté, même si j’aimais bien la licence. Mais je sentais que j’avais besoin d’une année pour couper avec le milieu scolaire. Alors, j’ai trouvé un service civique. Je ne connaissais pas du tout. Pour moi, le service civique, c’était travailler dans une mairie. Je ne sais pas pourquoi j’ai assimilé ça directement. Puis par la suite, j’ai découvert toutes les possibilités.” 

 

“J’ai fait un service civique parce qu’il était trop tard pour me réorienter, et ma licence me plaisait sur le moment. Mais j’avais juste besoin de dire stop aux études et de changer de cadre. Maintenant, je suis impatiente de reprendre les études, j’ai pu souffler. Puis, j’ai toujours eu envie d’aider, de me rendre utile.”

 

La structure d’accueil de Clarisse est le dispositif de réussite éducative.Il s’agit d’un dispositif mis en place par la mairie qui vient en aide à des familles dans le besoin. La structure intervient sur les quartiers prioritaires avec pour but de favoriser la réussite éducative par le biais de temps collectifs et individuels. Clarisse nous explique sa mission : “Depuis novembre, J’accompagne 13 enfants. La plus petite doit avoir 4 ans, et la plus grande 16 ans. On se voit une heure par semaine. Et le but est de s’adapter à la problématique de l’enfant. Par exemple, la barrière de la langue, j’ai un enfant qui est italien et qui vient d’arriver en France, donc je l’aide à apprendre du vocabulaire. Mais ça peut aussi être la confiance en soi, l’ouverture culturelle, une aide scolaire surtout lorsque les parents parlent peu le français et ne peuvent pas aider pour les devoirs, ou encore quand il y a une suspicion de trouble “Dys”. Le but est vraiment de les aider, trouver des supports adaptés à chacun.”

 

Je ne voulais pas travailler parce que le monde du travail directement, c’est un truc qui me fait peur, peur de ne pas être à la hauteur. Alors le service civique, ça me paraissait un juste milieu : je gagne en expérience, je prends une pause dans les études, mais je suis quand même suivi.

 

“Ce qui me plait le plus, c’est que j’ai vraiment appris beaucoup de choses. J’ai commencé à me renseigner sur des techniques d’éducations et d’apprentissages, chose que je n’aurais pas fait moi-même. C’est une mission dans la fraternité et la solidarité, ça me correspond bien. Après, j’adore aussi le contact avec les enfants, et surtout créer des ateliers éducatifs. Non pas que ça rentre dans un cadre scolaire, mais apprendre en jouant, c’est super.” nous a-t-elle expliqué. La jeune femme perfectionniste a dû apprendre a laisser faire les enfants. Un challenge dont elle est fière, elle se sent évoluer au cours de la mission : “Forcément à certains moments, il y a des remises en question. Cela me fait travailler sur moi-même.De base, pour faire ma mission, je pense qu’il faut de la patience. Toujours de la patience avec les enfants. Mais moi, je n’étais pas quelqu’un de patient. J’ai appris à devenir patiente au cours de ma mission, on s’adapte.”

Clarisse est sûre d’une chose : elle veut poursuivre ses études après son service civique. Cependant, pour l’instant, la future étudiante hésite encore sur la filière : “ce que je veux faire après le service civique, pour l’instant ça change tous les 15 jours, donc c’est compliqué. Là, je te dirais : faire une licence info-com, ou rentrer en prépa Littéraire.”

 

“Si un.e volontaire me demandait conseil au début de son service civique, je lui dirais juste de s’amuser. C’est un peu le moyen de reprendre à zéro et de rencontrer de nouvelles personnes. C’est le moment de travailler sur soi et de se réinventer.”