Photo prise par Victor au Bessat.
Une association, avec un thème un peu différent, vous est présentée aujourd’hui : Le Bessat Rally Historic, un club organisateur d’évènements liés au patrimoine culturel des véhicules anciens et de collection. Nous avons rencontré son volontaire Victor, intimement lié à cette structure.
Pourquoi avoir choisi le Service Civique ?
Victor : Mon frère avait fait son service civique il y a quelques années, j’ai vu comment le dispositif fonctionnait.
Je sors d’un BAC S et après deux ans d’Ecole d’Art et Design, j’ai été remercié. Je ne passais pas en 3ème année et je ne pouvais pas redoubler. Je me suis donc retrouvé sans rien du jour au lendemain et surtout sans plan de secours car je ne m’attendais pas à ça. J’ai donc immédiatement pensé au Service Civique, une bonne façon de me rendre utile, mettre en valeur quelque chose tout en ne gaspillant pas une année de ma vie.
Depuis un an et demi l’Association de mon père avait des difficultés. Il a créé Le Bessat Rally Historic en 2002 et assumé plusieurs rôles dont président et trésorier au cours de toutes ses années. Je suppose que le fait de tout avoir sur ses épaules commençait à lui peser. Nous avons donc pensé qu’ensemble et par le biais du Service Civique nous pouvions rebooster l’association.
Peux-tu nous parler de ta mission ?
V : Avec l’aide de la Ligue de l’Enseignement nous avons créé une mission centrée sur le patrimoine automobile ligérien mais qui alliait aussi plusieurs choses dont l’association manquait cruellement comme de l’administration et de la communication.
Pour le moment j’essaye de retrouver les petits constructeurs de l’époque et de les mettre en valeur. Ce sont souvent des hommes partis de rien, de petits garagistes qui se sont alliés parfois pour travailler sur de gros projets automobiles. Cette première partie de ma mission n’est pas encore terminée je suis toujours en phase de recherche. Je participe parfois à des conférences et surtout je fouille là où je peux. Dans ce type de mission il est très difficile d’avoir un emploi du temps fixe avec des horaires précis. Parfois lors de mes heures de mission seules une heure ou deux sont concluantes. Rien n’est structuré, j’organise mon temps par rapport aux archives, aux personnes que j’ai la chance de rencontrer etc.
Une traversée de Saint Etienne en véhicules anciens a lieu le 10 mai et j’y participe. C’est un bon moyen de prendre contact. Je vais prendre quelques photos, mais aussi essayer de créer un questionnaire pour les gens et les participants. Cette traversée existe depuis des années dans toutes les villes de France : celle du 10 mai est une première à Saint Etienne.
Le but de ma mission est de mettre en valeur l’automobile locale. Il y a plusieurs marques célèbres dont STIMULA, une marque de moteurs qui a eu de l’importance à l’échelle internationalle. Je passe donc beaucoup de temps dans les archives pour essayer de retrouver les lieux de fabrication. Nous aimerions savoir si l’héritage de ces hommes-là est resté dans leur famille etc.
Victor et le magnifique paysage du Bessat, lors des deux jours de formation du mois d’avril
Quel est ton bilan sur cette expérience ?
V : Le bilan sur mon expérience est assez simple : j’ai réalisé après la fin de mes études en école de design que ce n’était pas quelque chose qui était fait pour moi. L’aspect trop commercial m’a rebuté et ma mission en service civique m’a conforté dans cette idée. Je suis très manuel, créatif et bricoleur, toujours en vadrouille et toujours occupé dans l’atelier de mes parents. Je réalise petit à petit que j’ai besoin d’un métier où je peux bouger, où je ne suis pas enfermé dans un bureau.
La partie photoreportage de ma mission m’aide beaucoup pour le futur. Le 1er janvier j’ai créé mon auto entreprise de photographie. J’ai postulé pour un BTS photo à Lyon et j’attends leur réponse.
Je peux dire que j’ai découvert plein de choses grâce à ma mission : j’ai rencontré certains créateurs automobiles, une belle expérience.
J’ai aussi acquis des compétences dans le domaine associatif, surtout grâce à la formation du CFGA. Je suis trésorier d’une association photo/vidéo, et ça m’a permis de comprendre quoi faire au sein de ma structure. J’avais quelques connaissances sur le sujet grâce à l’association de mon père mais la formation m’a apporté un autre point de vue, plus large, sur la question.
Au final je me sens vraiment volontaire en Service civique, j’ai l’impression que ce dispositif est un peu similaire à un projet étudiant mais dans un autre cadre et avec plus de libertés. C’est le côté sympa du concept qui m’a plu.
C’est assez regrettable de ne pas pouvoir faire plusieurs volontariats, j’aurais bien aimé faire un autre Service Civique dans une autre association pour pouvoir sortir de ma zone de confort et découvrir d’autres choses. Je pense qu’à refaire je prendrais un service civique avec plusieurs missions au cours de l’année.
© Chloé Di Maria