(Tom, le petit garçon donc Lucas s’occupe, entouré des enfants du centre social et de Erwan (de dos), un enfant de la Contre Allée.)
A 17 ans Lucas en service civique au Centre Social du Coteau est notre plus jeune volontaire. En décrochage scolaire le Service Civique a été pour lui un élément essentiel : il nous raconte ici son parcours et partage avec nous son expérience.
Pourquoi avoir choisi le Service Civique ?
Lucas : J’étais d’abord à la recherche d’un travail je ne savais pas dans quelle branche, quoi faire, où aller. J’ai un parcours scolaire un peu différent : j’ai fait une MGI pendant un an, c’est une classe pour essayer de trouver un métier. À la suite de ça j’ai fait un an en métallerie en BAC Pro mais j’ai très vite décroché, je n’aimais pas du tout. Enfin j’ai postulé en CFA (Centre de Formation d’Apprentis) en pâtisserie, j’avais trouvé un patron mais le CFA était plein et il n’y avait plus de place pour moi.
C’est au cours de cette année-là que j’ai entendu parler du Service Civique, j’avais lu quelques articles sur internet et c’est comme ça que j’ai décidé de chercher une mission. J’avais d’abord postulé de partout et puis j’ai rencontré la Ligue de l’enseignement à Roanne qui m’a présenté le service civique et proposé cette mission au centre socioculturel du Coteau. J’ai eu la chance de faire 2 jours de test chez eux pour voir l’environnement, le quotidien de ma mission, l’équipe, les enfants.
Le service civique c’était une bonne alternative pour rentrer dans le monde du travail, acquérir de l’expérience tout en restant entouré et « guidé ».
Peux-tu nous parler de ta mission ?
L : Je suis au service d’un jeune enfant porteur de handicap (trisomie 21 et autisme). J’accompagne Tom, 7 ans, dans ses activités tous les mercredis après-midi. Nous lui proposons des animations manuelles, il adore courir, chanter et peindre. Le but c’est de s’amuser, nous ne lui imposons aucune activité. Ma mission c’est d’être avec lui tout au long de la journée
Je fais aussi du périscolaire les lundis, mardis et jeudis, de l’aide aux devoirs et un petit peu d’administratif.
En parallèle nous avons un projet commun avec l’école de la Contre allée et leur volontaire Fatine : faire rencontrer des enfants porteurs de handicap avec les enfants non porteurs de handicap du centre social du Coteau. (L’interview de Fatine, volontaire à la Contre Allée, disponible sur le blog)
Quel est ton bilan sur ce dispositif et ton expérience ?
L : Le Service Civique m’a beaucoup aidé, il m’a surtout orienté. Ma mission m’a donné des responsabilités, ce que je n’avais jamais eu. Le coté lien social de ma mission m’a aussi beaucoup plu j’ai découvert une nouvelle facette de ma personnalité. Avant je ne portais pas trop d’attention à ces choses-là mais je suis devenu plus ouvert au contact des gens. Humainement je pense que mon volontariat a été un élément déclencheur. Il m’a permis de changer mon regard sur les autres.
Je n’ai qu’un seul regret : celui de ne pas pouvoir faire un autre Service Civique ! C’est quelque chose que l’on doit faire au moins une fois dans sa vie. Quand on trouve la bonne mission et que l’on s’investit à fond c’est une très belle expérience. J’ai appris plus de choses en 6 mois que dans toute ma scolarité ! Je me sens vraiment investi et engagé : j’aime vraiment cette mission et j’y vais avec le sourire tous les jours.
Comment vois-tu l’avenir ?
L : J’ai enfin trouvé ce que je veux faire. Je vais continuer dans cette voie après le service civique pour devenir animateur. Grâce à la Ligue de l’Enseignement je passe actuellement le BAFA que j’ai décidé de terminer aux vacances d’Octobre où je passe la session d’approfondissement. Je suis assez ouvert, je veux faire partir du monde de l’animation ou peut être continuer dans la voie d’éducateur spécialisé. Ça reste une possibilité. J’ai beaucoup appris au centre : des techniques sur comment gérer les enfants, comment les relaxer, comment jouer avec eux à partir de rien. Je me suis créé un classeur d’animation pour pouvoir avoir une base et crée à partir de ça. Je ne regrette vraiment rien.
Propos et photos recueillis par
©Chloé Di Maria