Ciel les Noctambules : portraits de deux volontaires

1997 est l’année de naissance de notre structure d’aujourd’hui. Cette association voit le jour à Saint Etienne il y a de ça presque 20 ans et son but n’est autre que de valoriser le court métrage et le cinéma indépendant. Favoriser la production et la diffusion est donc au cœur de l’activité de Ciel les Noctambules, majoritairement gérée par des bénévoles. Des bénévoles qui sont parfois tous issus de missions de Service Civique proposées par la Ligue de l’Enseignement (quelque chose qui remonte à des années, l’un d’entre eux ayant effectué sa mission il y a plus de 6 ans.) Ce sont donc deux belles anciennes missions au cœur de l’asso que nos deux volontaires mettent en valeur aujourd’hui.
Le cadre de travail est tout à fait atypique et représente bien les associations basées sur la promotion d’activités culturelles liées à l’art au sein de la Ligue. La salle de diffusion possède un charme fou, remplie de confortables canapés, avec sa petite touche vintage et conviviale.

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Solène et Antony sont en service civique depuis le mois d’octobre 2014 au sein du Ciel les Noctambules. Leurs points de vue sur leurs missions et le Service Civique se rejoignent.

Solène est la volontaire en charge de la communication. Son rôle ? valoriser les activités culturelles organisées par l’association. Elle gère le site internet du Ciel les Noctambules, qui a été lui même créé par un ancien Service Civique de la Ligue de l’Enseignement. Elle s’occupe aussi des créations graphiques et sa mission est complémentaire à celle d’Anthony.
L’importance du binôme est soulignée plusieurs fois par nos volontaires : leurs missions s’accompagnent et se complètent et ils apprécient tous les deux d’avoir un compagnon de travail.
Pour le bien être de sa mission Solène utilise son propre matériel : son ordinateur portable, ses logiciels de communication et son appareil photo. La pression était présente au début de son contrat mais Solène a réussi rapidement à se distancier et à faire la part des choses. Elle n’est pas uniquement un Service Civique : Solène est aussi salariée et il est donc parfois compliqué de jongler entre les deux (surtout puisqu’elle habite à Lyon). Mais notre volontaire se débrouille très bien et la bonne entente avec le personnel du Ciel les Noctambules lui permet de répartir ses heures comme elle le souhaite. « L’organisation est essentielle dans ce type de service civique » et le stresse a parfois pu se faire ressentir surtout au début lors des premières soirées parfois presque vides. Mais nos deux services civiques ont vite compris que la remise en question n’était pas de rigueur et qu’un temps d’adaptation était crucial. Solène et Anthony ont tous les deux décidé de mettre à disposition de leur structure leurs 3 heures de projet personnel. Pourquoi ? ils préfèrent les investir au Ciel les Noctambules où ils ont toujours quelque chose à faire et où parfois les heures manquent pour boucler les soirées.

Cette mission représente pour notre volontaire un gros changement d’environnement et surtout l’occasion d’un apprentissage, d’une expérience professionnelle. En effet Solène oublie souvent son statut de volontaire : pour elle cette mission ressemble de très près à un travail avec les objectifs qui vont avec. Solène n’a de plus pas choisi le Service Civique pour les valeurs premières qu’il peut représenter. Elle s’est tournée vers La Ligue et cette mission au sein du Ciel les Noctambules pour le côté professionnalisant et l’expérience qu’elle pourrait en tirer pour le futur. Cette mission c’est un peu le stage, la formation qui n’a jamais été dispensé dans son cursus scolaire. La dimension sociale n’est pas la priorité de notre volontaire : l’art et l’évènementiel l’intéressent beaucoup mais même si cette dimension n’est pas exploitée dans sa mission Solène n’est pas inconnue du monde associatif puisqu’elle fait partie d’une autre association.

Solène a aussi participé à la formation du CFGA dispensée par SAVARA. Elle avait choisi cette formation surtout pour l’aspect de comptabilité qui n’a malheureusement pas été abordé. Ce fut donc une petite déception pour elle qui a trouvé que la cession à Lyon (Janvier 2015) avait été beaucoup trop adaptée aux volontaires de structures sociales, ouvrant le débat sur des thématiques spécifiques et laissant peu de place pour les structures artistiques.
Notre jeune volontaire a aussi son point de vue sur le Service Civique. Elle pense que beaucoup trop de diplômés se tournent vers cette solution par manque d’opportunités sur le marché du travail dévalorisant donc les compétences acquises au cours de plusieurs années d’études mais aussi pénalisant parfois des jeunes qui pourraient beaucoup plus bénéficier de ce dispositif.

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Antony, au coeur du monde artistique, n’a lui non plus pas choisi le Service Civique pour ses vertus humaines.
Comme Solène, notre volontaire a vue en La Ligue de l’Enseignement et les missions qu’elle propose, les outils qui pouvaient compléter sa formation très théorique. Cette mission représente surtout la transition entre le monde universitaire et le monde du travail. En effet Antony possède une licence et un Master d’Arts Plastiques. Il regrette beaucoup le manque de professionnalisation des cursus universitaires et cette mission de promotion d’activités culturelles n’est autre que la pierre manquante à son édifice. Mais Ciel les Noctambules n’était pas le premier choix d’Antony : avant cela il avait postulé pour une mission de Service Civique dans une autre association (Inouie Distrib), quelque chose qui n’avait pas abouti. Notre volontaire, très tourné vers l’évènementiel et le culturel a donc sauté sur l’occasion d’une mission « aux Nocs ».
Notre jeune homme n’est lui non plus pas inconnu du monde associatif : il est en effet le président d’une association, Les Limbes, une galerie dans le quartier de Chavanelle. Le but n’est autre que la transmission aux étudiants d’Arts Plastiques de Jean Monnet. Antony a déjà mis en valeur son association par le biais de son service civique : une soirée avait été organisée aux Nocs pour cette galerie.

Au sein de sa mission Antony s’occupe de la programmation : contenu de la soirée, travail avec les partenaires (contacter les assos) et les participants. Une réunion a lieu tous les lundis matins pour mettre en place les décisions au sein de la structure : le reste du travail est autonome et Antony doit faire preuve de coordination et de polyvalence, deux qualités essentielles à cette mission. Notre volontaire possède carte blanche sur le choix des diffusions ce qui lui permet de mettre en valeur les supports artistiques de son choix. L’association organise de 3 à 4 soirées par mois et lors de ses soirées notre volontaire passe de Service Civique à bénévole. En effet c’est Antony qui est en charge de l’organisation de la soirée avant, mais surtout pendant. Il gère donc la technique et l’équipe durant l’évènement.

Cette mission lui plait beaucoup, compte tenu de son parcours elle lui permet de se former sur des aspects pratiques que les universités ne dispensent pas. Le côté professionnalisant et l’expérience professionnelle qui découle de ce service civique sont très enrichissants. Cette mission lui a pour le moment beaucoup appris, surtout sur le travail d’équipe et sur sa capacité à gérer son perfectionnisme.
En effet les débuts de mission furent rudes et il aura fallu quelques semaines d’adaptation pour notre volontaire avant de réussir à déléguer certaines taches et surtout à se distancier de sa mission lorsqu’il n’était plus sur ses heures de volontariat. Mais ce n’est que de l’histoire ancienne, Antony est désormais moins exigeant envers lui même ce qui lui permet d’apprécier sa mission pleinement.

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Bien que nos deux volontaires n’aient pas suivi le cursus « logique » d’une recherche de service civique ils sont tout deux d’accord sur le fait que ces missions vont leur permettre d’acquérir l’expérience nécessaire pour être armé dans le monde du travail. Le service civique avec eux prend donc une autre facette, moins connue mais tout aussi utile.

 

Propos et photos recueillis par
©Chloé Di Maria

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