[Portrait] Clarisse, volontaire et engagée au comité stratégique du service civique

Clarisse, 19 ans, engagée en service civique au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de la mairie de Villars, pour une mission dans une école. Pendant son service civique, Clarisse s’est engagée au comité stratégique du service civique.

Clarisse, 19 ans, vient de passer son Bac Santé Social. Son objectif est de travailler dans les crèches plus tard. Malheureusement, son concours a été annulé à cause du covid. La jeune femme a donc décider d’aller directement travailler, puis de faire un service civique, avant de retenter sa chance cette année : “C’est ce mois-ci qu’on doit poser les dossiers pour le concours. Mais en attendant, je me suis dit : pourquoi ne pas faire un service civique. Mais pas un service civique juste pour dire que je fais un service civique et que mon année est occupée. Non, je voulais un service civique dans le domaine de la petite enfance. J’en avais trouvé deux qui m’intéressaient. Et j’ai été accepté à l’école primaire de Villars. J’ai pu en plus le mettre sur mon dossier, pour l’année prochaine.”

Avec le sourire, Clarisse nous explique son service civique : “Ma mission c’est de proposer des activités pendant les temps périscolaires avec les atsem. Les temps périscolaires c’est à dire les temps de midi et ensuite la garderie le soir jusqu’à 18h. Ma mission, comme elle est ciblée pour un public jeune, il faut aimer les enfants, s’en occuper, les occuper, ne pas être passif et être patient.”

 

Si je n’avais que trois mots, je dirais : Autonomie, parce que même s’il y a les atsem, on me laisse proposer ce que je veux, on accepte mes propositions. Découverte, parce que même si j’avais déjà fait des stages, là ce n’est pas pareil. Constructif.

 

Une mission pas faite sur mesure pour elle, mais dans laquelle elle s’épanouit chaque jour : “J’aime tout dans ma mission. Le contact avec les enfants, c’est génial. Tu arrives à l’école, ils te sautent dessus. Le matin, je ne me dis pas : ah non, encore une journée. Je suis toujours contente d’y aller, que ce soit le lundi ou le vendredi. C’est comme ça que j’ai compris que j’aimais tout dans la mission.”

Mais en plus de sa mission, Clarisse fait partie du comité stratégique du service civique

organisé par le confédéral de la Ligue de l’Enseignement à Paris : “on est une vingtaine de

volontaires de toute la France sélectionné.e.s, pour faire évoluer le service civique. Chaque année, ils proposent un projet. Donc cette année c’était élargir la visibilité du service civique en faisant passer des fiches d’infos et des questionnaires dans les écoles. Je me suis dit, c’est cool je fais un service civique, mais autant participer à fond et s’engager encore plus. Et ce qu’ils proposaient en soi, c’était pas mal. C’est vrai qu’on entend de plus en plus parler du service civique, mais certains ignorent encore ce que c’est et ne savent pas qu’ils ont la possibilité d’en faire un.”

 

Là, mon service civique est en rapport avec mon projet professionnel, donc ça ne peut être qu’un plus. Mais dans tous les cas, je pense que le service civique apporte énormément. Même s’il n’y a pas de lien avec le projet d’avenir, ça peut apporter.

[Portrait] Enzo et Arnaud, garder la pêche au contact des enfants !

Enzo et Arnaud sont engagés en service civique au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de l’espace Alfred Sisley. “Être au contact des enfants, ça donne la pêche !”

Le 1er décembre 2020, Arnaud et Enzo ont commencé leur mission à l’espace Alfred Sisley. Arnaud explique : “J’ai choisi de faire une mission de service civique parce que je voulais arrêter mes études de maths pour me réorienter. Mais je peux recommencer mes études qu’à partir de septembre prochain. Ducoup, pendant ce laps de temps, je me suis dit que j’allais faire un service civique pour pouvoir mettre quelque chose sur mon dossier, et aussi occuper mon temps libre.” Enzo de son côté nous dit : “Je suis en service civique parce que je suis un petit peu dubitatif de ce que je veux faire plus tard. J’ai des pistes, mais je ne suis pas sûr. Bosser dans le social ça m’a toujours intéressé dans tous les cas, et là ça me permet de découvrir une nouvelle piste. Et pour l’instant ça me plait bien. C’est en train de me servir pour le futur, savoir ce que je veux faire.”

 

Ce qui me plait le plus, c’est le contact avec les enfants. C’est vachement agréable, les petits ils ont toujours la patate donc tu en profites. Surtout avec la période sanitaire actuelle, ça remonte le moral. – Arnaud

 

Les garçons nous racontent ce qu’ils font au quotidien : “Notre mission, au quotidien, est à la fois sur l’aide aux devoirs et l’accompagnement pédagogique des enfants de tous âges : primaire, collège et lycée. Ensuite, les mercredis et les vacances scolaires, on aide à l’animation. Moi, je suis avec les 3-5 ans et Arnaud est avec les 6-8 ans. Avec les outils pédagogiques qu’on a créés en amont, ou développés, on essaie de creuser leurs problématiques qu’ils ont en cours sous un aspect un peu plus ludique.”

 

C’est vrai qu’ils te donnent la joie les gamins, parce qu’ils n’ont pas de problèmes, et même s’ils en ont, ils sont toujours joyeux. Hier, il y avait un petit qui faisait son journal intime, et c’était trop mignon, il écrivait des trucs du style : je suis allé faire de la trottinette, ma meilleure amie pour la vie c’est… Les enfants, ils arrivent à te transmettre cette joie. -Enzo

 

Lorsqu’on leur demande s’il faut avoir certaines qualités pour effectuer leur mission, les garçons s’accordent vite pour nous répondre : “Pour faire notre mission, il faut plus des valeurs humaines que des qualités. Il faut être motivé, et bien aimer le contact humain, il faut aussi aimer être en contact avec des enfants. Surtout que les enfants sont demandeurs d’ énergie, en patience…”

Pour la suite, Arnaud souhaite faire des études de psychologie : “Je veux faire des études plus humaines mais qui ont quand même des approches scientifiques.” Enzo quant à lui, ne sait pas encore forcément ce qu’il souhaite faire, mais l’idée se précise : “j’aimerais bien continuer dans ce domaine là. Mon objectif à court terme pour l’année prochaine, c’est de continuer dans le social et dans l’animation. Mais j’aimerais bien rester dans cette branche. Ce service civique m’a été utile pour l’avenir, pour savoir vers où je voulais aller.”

 

Notre conseil pour les futur.e.s volontaires, s’ils-elles sont un peu découragé.e.s en début de mission, il faut continuer sa mission et attendre. On trouve que les avantages du service civique ne se voient pas de suite, il faut le temps de se sentir intégrer dans sa structure. Il faut apprendre à connaître les gens, à se sentir à l’aise, prendre confiance, le service civique c’est quelque chose de très personnel et d’humain. La clé, c’est aussi de communiquer, si ta mission n’est pas ce que tu attendais, il faut en parler d’abord avec sa structure pour voir si ça ne peut pas évoluer.

[Portrait] Léo, Silence ! ça tourne : une mission dans le cinéma

Léo, 20 ans, engagé en service civique au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de l’Association Ciné Rivage – Espace Renoir. L’une de ses missions principales ? La réalisation d’un documentaire pour les 30 ans de l’association.

Le parcours de Léo est un peu particulier. Ce passionné de cinéma a d’abord effectué un CAP constructeur canalisation, avant de faire un Bac ES, option cinéma : “Mon bac s’est déroulé l’année dernière, pendant le covid. Et pour cette année, j’ai décidé de faire une année de césure. Elle devait se passer en Nouvelle-Zélande, mais malheureusement ça n’a pas pu se faire. Je me suis donc retrouvé à faire un service civique à l’espace Renoir avec L’association Ciné Rivage, et je connaissais déjà le directeur donc c’est avec plaisir qu’il m’a accueilli.” D’ailleurs, c’est grâce à son option cinéma que Léo a entendu parler du service civique : “Quand j’étais au lycée, j’étais très impliqué dans l’atelier cinéma, et on avait souvent des rencontres avec l’espace Renoir. Et j’ai rencontré le volontaire Ciné Rivage de l’année dernière.”

Bien que tronquée à cause du covid, Léo nous explique sa mission : “Les cinémas ont fermé le 30 octobre, donc j’ai fait pas mal de télémission. Ma mission était assez globale, j’étais impliqué dans les tâches communes de l’espace Renoir. Et le plus important dans le projet, c’était un documentaire pour illustrer leur 30 ans. Un documentaire un peu compliqué à cause du Covid, il fallait interviewer les bénévoles et avec les mesures sanitaires c’était délicat. C’était un projet aussi en partenariat avec mon ancien lycée et l’option cinéma. J’avais avec moi un groupe de première de huit élèves qui m’aident à réaliser le projet. Ma mission c’était aussi de l’accueil au public, de l’affichage, des mises en page, et aussi je regardais des films !” 

 

Je pense que tout le monde peut arriver à faire mon service civique, mais il faut vraiment avoir de l’intérêt pour le cinéma, parce que ce service civique c’est une expérience au cœur du cinéma. C’est une belle expérience, et même si elle a été particulière, chamboulée par cent milles choses, j’en garde de bons souvenirs.

 

En télémission, ou sur le terrain, Léo apprécie son service civique : “Je suis passionné de cinéma de base, je veux en faire mon métier. Je suis en train de préparer des études de cinéma pour l’année prochaine. Donc le seul fait de tremper dans le milieu, ça me plait. En plus je découvre d’autres angles, moi je suis plus sur la partie production et réalisation, alors que là je suis sur la partie diffusion. J’ai découvert des choses, le circuit de distribution, les détails techniques liés à la projection… Ce qui m’intéressait dans ce service civique c’était ce côté curiosité de découvrir à droite à gauche tout ce qui était relatif au milieu du cinéma.”

D’ailleurs, après son service civique, il veut tenter les écoles de cinéma. Actuellement, il prépare le concours pour intégrer la ciné fabrique de Lyon. Une école très prisée qui ne prend que 35 élèves chaque année. Conscient que la sélection est rude, Léo a aussi demandé des BTS audiovisuel.

 

Un conseil ? J’ai une vision rationalisée du service civique, j’ai connu la difficulté du monde du travail à côté de ça. Alors, au contraire, une mission de service civique, c’est une approche du monde du travail, mais on n’est pas salarié. On a des horaires imposées, on gagne un peu d’argent, mais la pression est beaucoup moins forte. C’est vraiment une expérience personnelle. Si j’avais un conseil c’est fonce. C’est une expérience qu’on peut avoir qu’une seule fois dans notre vie ! Puis, au sein des associations, on découvre des choses qu’on ne pourrait pas découvrir en tant que stagiaire ou autre.

[Portrait] Joseph, intervention sur les dangers du numérique

Joseph, 21 ans, est engagé en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition du centre social Le Coteau. A côté des ateliers ludiques et des activités périscolaires du centre social, Joseph fait également des interventions sur les dangers du numérique et les fake news.

“Mon parcours scolaire, c’est une catastrophe. J’ai fait deux troisième, une seconde générale, passerelle Bac pro mécanique automobile, un BTS technico-commerciale, et me voilà au service civique dans une mission plus sociale.” D’entrée de jeux, Joseph, 21 ans, nous explique à travers son parcours, qu’il a du mal à trouver les études et le métier qui lui correspondrait. Quand on lui demande pourquoi il a ressenti le besoin de faire un service civique, il répond : “A la fin du BTS, je n’étais pas trop dans mon assiette, et c’est un pote qui m’a conseillé de faire un service civique. Il m’a dit que si j’en trouvais un dans le social, ça me changerait les idées. Ma famille aussi m’encourageait à changer de voix, donc au lieu de me lancer à l’aveuglette, j’ai préféré faire un service civique. Là, il ne faut pas avoir de diplôme ni rien, tout le monde peut-être pris.”

Depuis Octobre 2020, Joseph est volontaire au centre social du Coteau, en binôme avec Lucie. Le centre social Le Coteau accueille les enfants de 4 ans à fin de troisième. Le soir, il aide les enfants durant le temps périscolaire et l’aide aux devoirs, et les mercredis et en période de vacances scolaires des ateliers ludiques : “J’aide les animateurs et à côté je fais des petites animations sur le numérique au club ado du Coteau. C’est un club où les jeunes peuvent venir se rencontrer, discuter, on joue, on fait des choses un peu ludiques. Pendant les vacances, je fais des interventions sur les dangers d’internet, sur les fakes news, sur le numérique. Je fais aussi des interventions au collège, on a un petit projet sur les dangers du numérique  avec des 4e pour qu’ils mettent la main à la pâte, ils vont même peut-être faire de la radio.”

“Le service civique, c’est le côté humain avec plein de petits trucs à côté, des petits bonus : tu es indemnisé, tu as accès à des formations, tu as du temps pour réfléchir à l’avenir…”

Assez bavard, et accueillant, Joseph se plait bien dans sa mission : “l’aspect que j’aime le plus dans tout ça, c’est le contact avec les gens.” Cependant, il ne cache pas qu’il y a des côtés plus difficiles dans sa mission : “Le plus difficile pour moi, c’est de garder mon rôle. Je peux discuter avec quelqu’un de soixante ans comme de dix ans, mais parfois je rentre un peu dans leurs jeux. Je ne parviens pas à poser des limites, devoir dire ce que je dois leur dire et pas ce que je pense.”

Joseph réfléchit encore sur ce qu’il va faire après son service civique : “j’ai de toutes petites pistes de ce que je veux faire après ma mission, mais ça reste à l’état de piste.”  

“Le service civique ? C’est une bonne expérience à faire, il y a le côté humain. C’est cool, c’est un truc à faire. Côté expérience professionnelle ça peut aider aussi, quand on voit les annonces d’offres d’emploi, il faut minimum un an d’expérience, bah là tu as déjà huit mois. Et la Ligue est là pour t’aider aussi, ils t’apportent pas mal de formation et d’opportunités.”

[Vidéo] Onde Citoyenne – De quoi demain a-t-il besoin ? Les volontaires débattent.

Accompagnés par la MJC de Rive de Gier, les volontaires des écoles de Saint-Etienne ont développer leur éloquence. Dans le cadre de l’Onde Citoyenne, le samedi 27 mars, les volontaires ont pu lire leur texte à voix haute devant la caméra, en répondant à la question : “De quoi demain a-t-il besoin ?” Découvrez leurs performances en vidéo !

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Chacune des volontaires des écoles a pu choisir si elle voulait être filmé, et lire son texte devant la caméra.

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Merci à Manon Landy, Manon Traquelet, Anais Moulard, Yasmeen Benabdallah, Emilie Joubert, Celina Aissani, Faïza Sabette, Medina Nechab, et Lois Langue pour leur participation.

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[Portrait] Flore, création d’une mission au sein d’une association venant en aide aux victimes de pervers narcissiques

Flore, 18 ans, est engagée en service civique au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de l’association aide aux victimes de manipulateurs pervers narcissiques AVMPN.

En septembre, Flore commence sa première année d’étude supérieure en licence économie et gestion à l’IAE de Saint-Etienne : “Cela ne m’a pas vraiment plu. En plus, avec le contexte sanitaire, c’était vraiment compliqué. On en a parlé avec mes parents en disant que ça n’allait vraiment pas scolairement parlant, je n’en pouvais plus et que j’avais besoin de changement. J’ai tout de suite pensé à faire un service civique.”

C’est elle-même, accompagnée de ses parents, qui effectue la démarche auprès de l’association aide aux victimes de manipulateurs pervers narcissiques (AVMPN) pour savoir s’ils prenaient des volontaires en service civique : Je connaissais déjà l’association AVMPN, alors avec mes parents, on a parlé à la vice-présidente de l’association pour voir si c’était possible de faire un service civique. L’AVMPN s’est par la suite rapproché de la Ligue de l’enseignement 42 afin de créer la mission.” La mission est donc née de l’impulsion de la volontaire qui a commencé en février 2021. 

 

“L’aspect que j’aime le plus c’est le fait d’aider les gens. C’est assez compliqué de voir des personnes dans des situations comme ça, à bout de nerf. Mais après, quand on a des retours positifs, ça fait vraiment plaisir.”

 

Mais en quoi consiste cette nouvelle mission ? “Ma mission consiste en plusieurs tâches, explique Flore. J’aide à organiser les groupes de paroles. Je fais le lien, lorsque c’est en présentiel, entre la mairie, les bénévoles et les adhérents. En distanciel, je fais le lien entre les adhérents et les professionnels. J’aide aussi à faire connaître l’association. Sur les réseaux sociaux, je partage les événements. Je recherche aussi des avocats dans toute la France qui sont familier avec les affaires impliquant des pervers narcissiques. Parce que même si l’association est basée sur Saint-Etienne, elle a des adhérents dans toute la France. L’association cherche aussi à se faire connaître aux services de police et aux gendarmeries pour, lorsqu’ils se trouvent face à une victime, qu’ils puissent la rediriger vers l’association. Donc je rentre aussi en contact avec ses différentes structures. Et la dernière chose, c’est qu’on est reconnu d’utilité publique, mais on aimerait avoir une agrégation à l’ARS pour être plus reconnu, donc j’aide à faire les démarches.”

Cette association Flore ne l’a pas choisi au hasard. Pour elle, les mots clés de sa mission sont : “l’entraide, l’écoute et intéressant.” Flore souhaite même se réorienter en Septembre et s’inscrire dans une fac de psychologie. La jeune femme prévient tout de même qu’il faut avoir conscience de certaines choses avant d’effectuer une telle mission : “Je pense que tout le monde peut faire cette mission. Après, il faut savoir être à l’écoute des gens et être très patient. On participe, en tant que volontaire, aux groupes de paroles, c’est des séances longues et dures à écouter. On peut tomber sur des histoires qui peuvent marquer, il faut savoir prendre du recul par rapport à la situation.”

 

Qu’est-ce que je dirais à un.e futur.e volontaire ? Je lui dirais que le service civique, ça permet de changer de point de vue. Moi, je cherchais à faire des choses concrètes, plus spécifiques. C’est un bon entre-deux entre le monde du travail et le milieu scolaire. On a un statut particulier. S’il-elle veut découvrir de nouvelle chose, qu’il-elle fasse un service civique.

[Portrait] Clarisse, besoin d’une coupure entre le lycée et la fac

“Si je n’avais que trois mots, je dirais : apprentissage, développement personnel et découvertes.” Clarisse, 18 ans, est engagée en service civique au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition du Dispositif de Réussite Educative. Après deux mois en première année de licence, Clarisse a ressenti le besoin de prendre une pause avec les études.

Clarisse, 18 ans, est diplômée d’un bac L : “En début d’année j’ai attaqué une licence en lettres modernes que j’ai arrêté, même si j’aimais bien la licence. Mais je sentais que j’avais besoin d’une année pour couper avec le milieu scolaire. Alors, j’ai trouvé un service civique. Je ne connaissais pas du tout. Pour moi, le service civique, c’était travailler dans une mairie. Je ne sais pas pourquoi j’ai assimilé ça directement. Puis par la suite, j’ai découvert toutes les possibilités.” 

 

“J’ai fait un service civique parce qu’il était trop tard pour me réorienter, et ma licence me plaisait sur le moment. Mais j’avais juste besoin de dire stop aux études et de changer de cadre. Maintenant, je suis impatiente de reprendre les études, j’ai pu souffler. Puis, j’ai toujours eu envie d’aider, de me rendre utile.”

 

La structure d’accueil de Clarisse est le dispositif de réussite éducative.Il s’agit d’un dispositif mis en place par la mairie qui vient en aide à des familles dans le besoin. La structure intervient sur les quartiers prioritaires avec pour but de favoriser la réussite éducative par le biais de temps collectifs et individuels. Clarisse nous explique sa mission : “Depuis novembre, J’accompagne 13 enfants. La plus petite doit avoir 4 ans, et la plus grande 16 ans. On se voit une heure par semaine. Et le but est de s’adapter à la problématique de l’enfant. Par exemple, la barrière de la langue, j’ai un enfant qui est italien et qui vient d’arriver en France, donc je l’aide à apprendre du vocabulaire. Mais ça peut aussi être la confiance en soi, l’ouverture culturelle, une aide scolaire surtout lorsque les parents parlent peu le français et ne peuvent pas aider pour les devoirs, ou encore quand il y a une suspicion de trouble “Dys”. Le but est vraiment de les aider, trouver des supports adaptés à chacun.”

 

Je ne voulais pas travailler parce que le monde du travail directement, c’est un truc qui me fait peur, peur de ne pas être à la hauteur. Alors le service civique, ça me paraissait un juste milieu : je gagne en expérience, je prends une pause dans les études, mais je suis quand même suivi.

 

“Ce qui me plait le plus, c’est que j’ai vraiment appris beaucoup de choses. J’ai commencé à me renseigner sur des techniques d’éducations et d’apprentissages, chose que je n’aurais pas fait moi-même. C’est une mission dans la fraternité et la solidarité, ça me correspond bien. Après, j’adore aussi le contact avec les enfants, et surtout créer des ateliers éducatifs. Non pas que ça rentre dans un cadre scolaire, mais apprendre en jouant, c’est super.” nous a-t-elle expliqué. La jeune femme perfectionniste a dû apprendre a laisser faire les enfants. Un challenge dont elle est fière, elle se sent évoluer au cours de la mission : “Forcément à certains moments, il y a des remises en question. Cela me fait travailler sur moi-même.De base, pour faire ma mission, je pense qu’il faut de la patience. Toujours de la patience avec les enfants. Mais moi, je n’étais pas quelqu’un de patient. J’ai appris à devenir patiente au cours de ma mission, on s’adapte.”

Clarisse est sûre d’une chose : elle veut poursuivre ses études après son service civique. Cependant, pour l’instant, la future étudiante hésite encore sur la filière : “ce que je veux faire après le service civique, pour l’instant ça change tous les 15 jours, donc c’est compliqué. Là, je te dirais : faire une licence info-com, ou rentrer en prépa Littéraire.”

 

“Si un.e volontaire me demandait conseil au début de son service civique, je lui dirais juste de s’amuser. C’est un peu le moyen de reprendre à zéro et de rencontrer de nouvelles personnes. C’est le moment de travailler sur soi et de se réinventer.”

[Interview] Saouirdine, le parcours d’un ancien volontaire

Saouirdine était engagé en service civique promotion 2018-2019, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de l’Accorderie. Découvrez son parcours depuis la fin de sa mission, et en quoi son service civique lui a été bénéfique.

Peux-tu nous expliquer ton parcours qui t’a mené jusqu’à effectuer un service civique à la Ligue de la Loire ?

J’ai eu mon bac sur l’île de Mayotte, en 2015. J’ai fait un bac STMG spécialité ressource humaine. A l’issue du Bac, je suis partie faire un an de droit à l’île de la Réunion. Mais ça ne m’a plus, donc je me suis réorienté. De base, je voulais faire un BTS SP3S, mais je n’ai pas eu de place. On m’a accepté en deuxième choix dans un BTS assistant manager, dans le sud de la France. J’ai fait une année là-bas et j’ai fini ma deuxième année à Saint-Etienne en 2018. Après le BTS, je voulais poursuivre sur une licence ressources humaines, mais pas de retour positif sur mes vœux. J’avais cette envie de poursuivre dans ce qui est social. Je voulais m’inscrire dans une licence pro économie sociale et solidaire, mais pas de réponse. Le motif est que je n’avais pas d’expérience professionnelle en lien avec la licence. J’ai un ami qui m’a parlé du service civique. J’ai fini par arriver à la ligue, où Thaïs nous a présenté le service civique. Ma mission proposait d’intégrer deux associations, l’Accorderie de Saint-Etienne, et le Réfectoire. J’ai passé l’entretien, et on s’est bien entendu. Alors, j’ai commencé le 15 novembre 2018 pour huit mois de mission. J’avais 22 ans.

 

Quelles étaient tes missions ?

A l’accorderie, je participais aux permanences, j’accompagnais les gens à devenir adhérent, je participais aussi à la promotion de l’association en allant à la rencontre d’autres associations. Et au Réfectoire je participais à animer la vie du Réfectoire, avec les cuisines partagées, discuter avec les gens, échanger, mettre à l’aise et essayer de créer du lien.

 

Es-tu encore en lien avec les associations ?

Je suis resté administrateur à l’Accorderie. Quand c’est possible je participe au CA. Mais avec le Master que je fais actuellement, c’est compliqué. J’essaie de me tenir informé. Il y a une ou deux semaines, je suis retourné à l’Accorderie. Et ça fait du bien de revoir des personnes, de reprendre des conversations…

 

Est-ce que le service civique a été une expérience bénéfique pour toi ?

Carrément. C’est le service civique qui m’a permis d’avoir la licence Pro, parce que c’est lui qui m’a donné l’expérience nécessaire pour intégrer la licence, et pouvoir justifier de mes compétences. Le service civique a tout changé. Cela m’a permis de prendre plus confiance en moi, de travailler en équipe, de mieux m’exprimer. 

Cela m’a aussi permis de définir mon projet professionnel, pouvoir travailler avec la population. C’était un grand brassage de compétences avec les associations, et ça m’a donné l’expérience et la confiance pour plus tard. Je suis très à l’aise, je ne suis plus un novice grâce à ce service civique.

D’ailleurs, pendant mon stage, on me disait souvent : “tu t’intègres vite, tu sais bien communiquer avec les gens.” Et ça, c’est des compétences que j’ai développé grâce au service civique. Je n’ai plus peur de mal prononcer un mot, de mal dire une phrase. Par exemple, là on ne se connait pas, et pourtant je te dis pleins de choses.

Et ça m’a appris à être à l’écoute, et dans le social, c’est primordial. Parce que c’est grâce à l’écoute qu’on va en premier lieu pouvoir aider la personne, comprendre, décortiquer sa situation.

 

Que fais-tu depuis ton service civique ?

Après mon service civique, qui a fini en juin 2019, j’ai postulé à la licence Pro de Saint-Etienne, en coordinateur de projet et développement territorial. A partir de là, je voulais aller un peu plus loin, donc je me suis orienté sur plusieurs masters, dont un à Lyon qui était très demandé. Un master parcours politique sociale et intervention territoriale, où je suis cette année ducoup. Et ça se passe bien, malgré le covid actuellement. J’ai pu valider mon premier semestre. Et là, je viens à peine de finir un stage de six semaines que j’ai fait à la Sauvegarde 42. Je devais aider à l’élaboration d’un nouveau dispositif : Les Invisibles. Plusieurs associations se sont regroupées pour faire ce projet : ils vont à la rencontre des jeunes qui ne sont plus dans les droits chemins, qui sont descolarisés, n’ont pas d’emploi et un peu perdu, marginalisé, en décrochage commun. Mon stage était de mener une étude pour essayer de comprendre leur pratique professionnelle.

 

Quel est ton projet pour la suite ?

Mon projet, c’est de pouvoir faire le plein de plus de connaissance possible, prendre tout ça, le mettre dans ma valise et repartir sur mon île Mayotte. Mon envie est de travailler sur l’insertion professionnelle des jeunes de Mayotte. Il y a un grand besoin dans les îles, et on n’a pas assez de structures, et le peu qui existent sont totalement blindé. En métropole on a plein de possibilités, alors que sur ma petite île c’est compliqué, il n’y a pas beaucoup d’entreprises, pas beaucoup de choses. Par exemple, peu importe où on est en France, on a toujours la possibilité de prendre le train pour assister à une conférence à Clermont, alors que de Mayotte, il y a plus de 10 000 kilomètres. Donc, mon objectif est de participer à la création et étendre les structures d’insertions professionnelles.

 

Que dirais-tu à nos (futurs) volontaires ? Un conseil ?

Si vous avez eu envie de faire un service civique, il faut foncer et apprendre. Au début, on se dit juste : oui ça va me permettre d’avoir un peu d’argent. Mais avec le temps, ils vont découvrir des choses qui vont leur plaire. Et ils vont se découvrir eux-mêmes parfois, développer des compétences… Ils peuvent même arriver à un point et se dire : ah mais en fait, j’ai envie de faire ça ! Parce que le service civique c’est aussi un moment de réflexion. On a un temps pour nos projets, et discuter souvent avec nos tuteurs et autres, ça permet de voir un peu plus clair, de partager leur expérience. Mais il ne faut pas faire un service civique pour faire un service civique, il faut en profiter pour apprendre. A la fin on n’est jamais perdant, je parle de mon expérience. Même si pendant notre mission on n’a pas toujours l’impression d’apprendre des choses, c’est avec le recul qu’on se rend compte que : “tiens, ça je l’ai appris au cours de mon service civique.” Il y a beaucoup de choses qui émergent au cours de la mission, donc il y aura forcément un déclic.

Et si on n’a pas de projet, n’hésitez pas à demander conseil à votre tutrice, et à parler de votre projet, pour le tester, l’enrichir. Et aussi, être volontaire, ça permet de se construire un réseau ! Et le réseau, ça aide niveau professionnel et personnel, on se sent soutenu, appartenir à la société.

[Portrait] Benjamin, aider à la création d’une ludothèque

Benjamin, 18 ans, est engagé en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition du centre Roannais de vacances. La mission de Benjamin ? Aider à la création d’une ludothèque.

Après l’obtention de son Bac scientifique, Benjamin tente une formation d’éducateur spécialisé. Malheureusement, sa candidature n’est pas retenue : “J’aurais pu choisir une licence par défaut au lieu de faire mon service civique, mais dans le contexte actuel, je n’avais pas trop envie. Et j’avais un ami qui sortait de son service civique et il m’en a parlé. Il m’a dit que ça pouvait être un gros plus pour son CV plus tard et que c’était très diversifié. Donc, j’ai trouvé celui là qui m’a plu, il n’était pas très loin de chez moi, et en plus on est indemnisé donc ça permet de ne pas faire une année sans rien et de rendre service à une association.”

Benjamin effectue sa mission au centre Roannais de vacances, afin de les aider à créer une ludothèque : “C’est un projet qui m’a plu parce que j’aime le contact avec les autres, même si en période de covid c’est un petit peu compliqué.”

Depuis le 15 octobre, le volontaire voit évoluer sous ses yeux le projet : “Quand je suis arrivée, il y avait juste les murs. Donc il a fallu, grâce à des subventions, commander du matériel, comme des étagères, des tables, des jeux… On a ouvert au 1er janvier, pour l’instant à un public professionnel. Ce qui nous prend surtout du temps, ce sont les jeux de société parce qu’il faut les couvrir, les rentrer dans le logiciel, apprendre les règles aussi pour pouvoir les présenter ensuite. Donc chaque jeu prend environ une heure et demie.”

 

J’aime bien la vie associative, travailler avec l’autre. J’étais habitué à l’école, à travailler seul dans mon coin. Or là, sortir du monde scolaire, ça m’a permis de voir qu’en s’aidant on peut faire de belles choses. Ce service civique a confirmé mon choix de travailler dans le social, en contact avec les autres et pas tout seul dans un bureau.

 

Benjamin regrette que certains côtés de sa mission soient encore entre parenthèses pour l’instant à cause de la crise sanitaire. Cependant, il s’épanouit au sein de l’association qu’il a choisi : “L’aspect que j’aime le plus dans mon service civique c’est qu’il est très très diversifié. Une fois par semaine, il y a le centre de loisir qui vient, donc je peux voir l’accueil, les présentations, la gestion, et surtout tout le côté préparation en amont. On fait toujours des choses différentes. Après j’aurais aimé plus de contact, c’est-à-dire que normalement on devait être ouvert aux particuliers, et aller faire des animations dans les écoles, dans les ehpad, mais là c’est un peu compliqué.”

Pour réfléchir à l’après service civique, Benjamin s’est déjà réinscrit sur Parcours Sup pour retenter une formation d’éducateur spécialisé, ou d’assistant de service social.

 

Si je devais donner un conseil à un futur volontaire, je lui dirais que faire un service civique c’est un très bon choix, mais qu’il doit très bien le choisir, parce qu’on ne peut le faire qu’une fois.

[Portrait] Hugo, dessinateur, chef scout et youtubeur

Hugo, 18 ans, est engagé en service civique, au sein de la Ligue de l’enseignement 42 et mise à disposition de la Vigilante le coteau. Effectuant actuellement sa mission à distance à cause des mesures sanitaires, Hugo crée des vidéos youtube et des illustrations pour le club.

 

 

Après son Bac ST2S, Hugo commence une licence art du spectacle à la Fac de Clermont-Ferrand : “Je suis allé à la Fac et ça ne m’a pas plu. J’aime bien l’art, j’aime bien dessiner. Mais je ne sais pas, je ne me sentais pas bien. Et une de mes amies faisait un service civique, donc je me suis dit que je n’allais pas rester sans rien faire, et je me suis mis à chercher aussi. J’ai trouvé mon service civique sur le site du service civique.” 

Depuis le 1er décembre, Hugo effectue un service civique le temps de savoir où il veut aller ensuite : “Mon service civique c’est dans un club de gymnastique à côté de chez moi, la Vigilante du Coteau. Ma mission de base, c’était que des enfants aptes puissent faire de la gym en même temps que des enfants en situation de handicap. A cause du covid, l’Adapei n’a pas pu travailler avec nous, donc ma mission a un peu changé. Aujourd’hui, c’est plus aider à gérer les réseaux du club, accompagner les entraîneurs, et même faire des vidéos YouTube ou des illustrations pour le club.”

 

Illustration faite par Hugo pour le club.

 

Une mission qui a évolué à cause de la crise sanitaire et la fermeture des clubs, mais qui permet à Hugo de découvrir de nouvelles choses : “Ce que j’aimais le plus avant que les clubs ne ferment, c’était de participer aux entraînements. Il y avait un réel lien social avec les enfants. Moi, je suis chef scout en parallèle. Alors, aider les enfants, j’adore ça, c’est une de mes plus grandes passions. Et là, avec le distanciel, je fais plus des vidéos youtube et des illustrations en dessin numérique pour le club. Ce n’est pas que ça me déplait de faire des vidéos youtube, ça élargit mes compétences, mais c’est vrai que si je devais choisir, je préférerais mille fois être en présentiel.”

 

Illustration réalisée par Hugo pour le Club

Pour autant, Hugo n’a pas choisi sa mission au hasard. Le volontaire, également chef scout, compte bien sur ce service civique pour voir si cette passion pouvait devenir un métier. Pari réussi pour Hugo, puisqu’il a maintenant une idée plus précise de son avenir : “Je ne savais pas quoi faire dans le futur. Être chef scout ça me plait énormément, et je voulais voir si je pouvais en faire un métier. Et ce service civique proposait d’être en contact avec des enfants, et je me suis dit qu’être en relation avec ces enfants, ça m’aiderait à savoir ce que je voulais faire plus tard. Et ça m’a éclairé, j’aimerais bien faire éducateur spécialisé, ou moniteur en centre social, ou accompagnant dans les écoles, le temps de midi ou autre.”

Mon conseil pour un volontaire, ça serait de ne pas hésiter, c’est que de six à huit mois, et ça te laisse beaucoup de temps à côté pour savoir ce que tu veux faire plus tard. Et je pense vraiment que pour un jeune qui ne sait pas trop quoi faire ou qui veut faire une pause dans ses études, ça peut être une très bonne opportunité de se lancer et de se découvrir.

Vous trouverez ici une petite vidéo Youtube réalisée par Hugo :

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