Fatine et La Contre Allée : Une école pilote pour les enfants autistes.

Fatine, en Service Civique à la Contre allée, se déplace avec aisance dans les locaux de sa mission. Elle explique le fonctionnement de sa structure et l’on devine facilement que ce qu’elle fait la passionne. La Contre allée va « au-delà d’une information à l’attention des parents en proposant un accompagnement individualisé pour chaque enfant. »
Lors de la visite des locaux elle me montre donc les pièces des enfants de la structure : une pièce par enfant, personnalisée selon leurs gouts et leurs besoins. On croise aussi des bénévoles spécialement mis à disposition pour les enfants : l’enfant peut avoir plusieurs bénévoles mais les bénévoles ne peuvent s’occuper que d’un seul enfant.

IMG_0420(La pièce de Brune, une des plus anciennes parmi les enfants de l’école)

Pourquoi avoir choisi le Service Civique ?
Fatine :
Je ne connaissais pas le dispositif, j’avais vu un reportage sur M6 mais je n’en savais pas plus. Je sortais tout juste de mon BAC ES, et j’étais intéressée par le concours d’éducateur spécialisé mais je m’y suis prise un peu tard et j’ai donc loupé le coche. Il n’y avait pas grand-chose d’autre qui m’intéressait et je ne voulais pas travailler immédiatement après mon BAC. Le Service Civique était donc le parfait compromis pour me rendre utile, être en « observation » dans mon domaine de prédilection et surtout me laisser du temps pour réfléchir à mon avenir. Je voulais à tout prix rester sur Roanne et ayant eu une expérience au Centre le Coteau, c’est là-bas que j’ai entendu parler de la Contre allée : j’ai donc immédiatement postulé ! C’est une transition qui me plait beaucoup : elle me permet de réfléchir sur mes envies, mes études etc.

IMG_0425(Le bureau de Fatine : les caméras de surveillance sont essentielles pour permettre aux adultes de repérer rapidement les enfants en période de crise)

Peux-tu nous parler de ta mission ?
F :
Bien sûr ! Je suis assez polyvalente dans ma mission. Je m’occupe majoritairement du côté administratif : je gère le téléphone, le blog, j’envoie les mails, je fais les plannings. J’ai aussi la possibilité d’être au contact des enfants : lorsqu’un bénévole annule son créneau avec l’un d’entre eux c’est moi qui le remplace et je passe donc une heure en tête à tête avec un des enfants. Le but est de les éveiller, de leur proposer des activités ludiques mais aussi des choses qui leur permette de décompresser, de s’amuser.
Ma mission comporte un autre projet : en lien avec le Centre Social du Coteau. Des rencontres ont lieu entre le centre et la contre allée pour familiariser les enfants du centre avec le handicap. Ces rencontres sont bénéfiques pour tous : la mixité est à la clé. Je m’occupe donc de ce projet en lien avec le volontaire en Service Civique du centre social.
Je reprends beaucoup les choses faites par l’ancienne volontaire de ma structure : nous avons communiqué par mail sur le sujet ce qui me permet de savoir dans quelle direction aller lors des activités et de la préparation des rencontres.

IMG_0430(Fatine et un des élève de la Contre Allée, en pleine activité.)

Qu’est ce qui t’a intéressé dans la mission proposée par La Contre Allée ?
:
L’intérêt de la structure était en parallèle avec mes ambitions professionnelles. Mon projet pro demandait un peu d’expérience et c’était donc la structure parfaite pour me « former ».Cette mission me permet de me familiariser avec le milieu et de savoir si cette environnement me plait et si je m’y épanouirai au quotidien.
La contre allée est suivie par plusieurs professionnels ce qui m’a permis d’acquérir des compétences : pour chaque comportement nous avons un protocole à suivre. Tous les deux mois un psychologue nous donne des conseils sur la façon d’agir lors d’un épisode de crise : la méthode ABA, le Time out etc. J’ai aussi appris que ces enfants ont besoin d’un régime alimentaire spécial car certains aliments excitent les enfants atteints d’autisme. J’ai pu apprendre toutes ces choses grâce à ma structure et c’est donc avec plaisir que j’y effectue mes trois heures de projet personnel.
Voir la progression des enfants est incroyable : certains ne parlaient pas en arrivant à l’école et ils sont désormais capables de formuler certains mots.

IMG_0468(Les enfants du Centre le Coteau, autour d’un des enfants de la Contre Allée – tenant le livre)

Est-ce que ton Service Civique t’a aidé à décider de ta future orientation ?
F:
Je me rends compte que ce milieu me plait vraiment. Humainement je n’avais jamais côtoyé des enfants en situation de handicap et depuis je me rends compte que j’ai beaucoup évolué. Je n’ai plus de crainte, plus de peur, je suis beaucoup plus ouverte envers le handicap.
Je pense que le service civique m’a beaucoup aidé sur d’autres points : le milieu du travail. Ma mission m’a permis d’être au sein d’un groupe d’employés, de bénévoles, d’avoir une hiérarchie à respecter. Lorsque l’on sort d’un BAC et que nous n’avons pas spécialement d’expérience pro, c’est très enrichissant. . L’ambiance de travail est très bonne, je suis entourée de gens qui m’épaulent et me guident. C’est très motivant pour la suite. Enfin, j’ai toujours en tête de passer mes concours d’éducatrice spécialisée.

Propos et photos recueillis par
©Chloé Di Maria

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